Joël Mathurin, Préfet du Doubs et Jean-Louis Fousseret, Maire et Président de Grand Besançon Métropole prenaient le pouls du commerce local dans les rues de Besançon ce vendredi 15 mai.


Première étape chez Thierry Dietsch, gérant du magasin « Doubs Direct » Place Pasteur et Président de l’UCB (Union des Commerçants de Besançon). Pour le spécialiste des produits de Franche-Comté (alimentaire, jouets, souvenirs…) la reprise a été lente depuis lundi. Comme 90% des magasins bisontins ouverts cette semaine, le samedi, premier du déconfinement, va fixer le niveau de la consommation. « La ville est triste depuis deux mois. Il faut communiquer sur l’attractivité du centre-ville et rassurer les consommateurs. Tous les commerces ont fait le nécessaire pour garantir la sécurité sanitaire ». Le représentant des commerçants a alerté le maire et le préfet sur l’importance de la réouverture des cafés et des restaurants. « Il faut redonner des couleurs à la ville et permettre aux salariés du commerce de faire une pause déjeuner assis ». La gratuité des parkings et stationnements doit être aménagée. Sur ce point, Jean-Louis Fousseret a confirmé que des nouvelles dispositions seraient prises rapidement en conseil communautaire.


Un soleil timide éclairait ce vendredi matin les étals du marché de la Place de la Révolution. S’il semble que les clients reviennent à leurs habitudes, de nombreux marchands sont encore absents. Sens de circulation, port du masque, distanciation, les clients se plient aimablement aux contraintes sanitaires.

Jean-Claude Pichon, le président de l’association du marché couvert Beaux-Arts reste prudent sur la reprise. Les commerçants notent peu d’évolution depuis le début de la semaine. Là encore, la journée de samedi va commander l’avenir. « Pendant le confinement, nous avons accueilli de nouveaux clients grâce à la proximité. Certains ont repris le travail et leurs habitudes d’achats dans la grande distribution ».

Chez Park Avenue, le salon de coiffure de la rue Gambetta, l’équipe est au complet et le carnet de rendez-vous rempli pour trois semaines. Pour la gérante du salon qui peut accueillir en temps normal dix personnes, les contraintes sanitaires obligent à limiter les clients à cinq. Les horaires ont été allongés et le salon est ouvert de 8h à 20h y compris les jours fériés. « Nous sommes satisfaits de la reprise bien que nous soyons limités à 50% de notre activité normale ».

A l’Intranquille, l’une des plus grandes librairies indépendantes de France, les lecteurs ont repris des habitudes sur les quatre niveaux du magasin. Dès les premières heures d’ouverture cette semaine « les bisontins étaient en manque de culture depuis deux mois » se rassure Michel Méchiet, le propriétaire de la librairie. Tous les livres en « facing » sont désinfectés régulièrement dans la journée, le port du masque fortement recommandé et le libraire suggère aux clients de laisser leurs achats « en quarantaine » quelques jours avant d’avaler les pages des romans, essais et autres livres.
Chômage partiel, aides des fonds de solidarité, prêts garantis par l’Etat, exonération ou reports de charges, les commerçants de Besançon semblent satisfaits devant le représentant de l’Etat de l’accompagnement public. Mais le commerce et l’animation de la ville ne pourront réellement reprendre qu’avec l’ouverture rapide des cafés, bars et restaurants qui sont le sang du cœur de ville.
Yves Quemeneur