
“Je suis à Planoise pour rassurer les habitants, les commerçants et les forces de l’ordre”. Du commissariat de Planoise à la place Cassin puis au centre Mandela, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur a rencontré et parlé avec les habitants de Planoise pendant 2 heures.


Peu de chances que le ministre ait pu voir la trentaine de manifestants bloqués Place de l’Europe puis à la maison médicale de l’Ile de France. Le bras droit de Christophe Castaner voulait se rendre compte sur le terrain du travail effectif de la justice, de la police et des élus qui commence à porter ses fruits dans ce quartier de reconquête républicaine.


Les coups portés à l’économie souterraine liée au trafic de stupéfiants ont renforcé la guerre des territoires, une partie de l’explication des fusillades de ces derniers mois. Place Cassin, il a longuement parlé avec Adrien Vitte, le patron de l’Intermarché et constaté les dégâts de l’incendie du 31 décembre.

Après un passage au collège Diderot pour féliciter des élèves de 4ème impliqués dans la formation aux premiers secours, il a conclu une visite menée au pas de charge par un échange avec les habitants au centre Nelson Mandela. Pas d’annonces mirobolantes mais, semble-t-il, une prise de conscience de l’état de délabrement social et un laisser-faire trop longtemps toléré dans ce quartier où les résidents veulent vivre sereinement.
“Je n’attends rien de la visite du ministre”

Quelques habitants interrogés Place Cassin se disent sceptiques “Il vient aujourd’hui et puis après, que va-t-il se passer ? Rien” dit l’un d’entre eux. Un autre passant ajoute “ce n’est pas le ministre que l’on veut voir, ce sont les élus. Ils sont tous présents pendant les campagnes électorales puis…plus rien”.
Besançon demeure malgré tout la vitrine des CROSS (Cellules du renseignement opérationnel sur les stupéfiants). Police nationale, gendarmerie, police municipale, bailleurs sociaux et Justice ont décloisonné leurs renseignements et les partagent. La cellule bisontine fonctionne de manière exemplaire comme l’a souligné Etienne Manteaux le procureur de la République de Besançon.
Une visite ministérielle ne fera pas le printemps de Planoise. Mais Laurent Nuñez connait les quartiers difficiles. Il a été préfet de police des Bouches-du-Rhône puis directeur général de la sécurité intérieure. Les Planoisiens n’attendent rien d’autre qu’un quartier calme à l’image de 95% de sa population.