Invitée de la semaine. Christelle Faure, nouvelle directrice des musées d’Art et du Temps de Besançon

En poste depuis le 1er juillet, elle succède à Laurence Madeline, partie en 2024 dans un contexte social tendu. Originaire de Dordogne et passée par Belfort, Christelle Faure entend s’appuyer sur ses équipes et la richesse des collections pour attirer les bisontins et les touristes dans les musées.

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Christelle Faure, nouvelle directrice des musées d’Art et du Temps de Besançon
Christelle Faure est entrée en poste le 1er juillet ©Hippolyte Sanseigne

Pouvez-vous nous retracer les grandes étapes de votre parcours ?

Je suis originaire de Périgueux en Dordogne et diplômée de l’École du Louvre en histoire de l’art. J’ai débuté dans plusieurs établissements nationaux, dont le musée du Louvre. En 2015, j’ai choisi la fonction publique territoriale en rejoignant la ville de Belfort comme responsable des collections et des expositions jusqu’en 2019. J’ai ensuite dirigé un service de valorisation des collections à Saint-Étienne, avant de rejoindre le Palais des Beaux-Arts de Lille. Puis, j’ai ensuite suivi la formation de conservateur du patrimoine. À son issue, je n’ai pas hésité une seconde à candidater à la direction des musées de Besançon.

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Pourquoi avoir choisi de poser vos valises à Besançon ?

J’avais l’envie de revenir vivre en Franche-Comté. Pour retrouver cette proximité avec la nature et, enfin, me remettre à la randonnée ! Sinon, je connaissais déjà très bien les musées, que je venais régulièrement visiter. Besançon possède un riche patrimoine, notamment au centre-ville, et une grande diversité culturelle. C’est ce qui me plaît ici.

Que connaissez-vous de l’histoire bisontine ?

Je connaissais bien l’histoire de la Franche-Comté et de Besançon, même si je dois avouer que l’histoire horlogère reste une petite découverte pour moi. Il faut encore que je me forme à ce sujet. Heureusement, j’ai une équipe experte qui m’aide dans mon apprentissage.

Vous arrivez après Laurence Madeline, qui avait entraîné des mouvements de grève au sein du personnel. Comment avez-vous appréhendé cela?

Lors de mon recrutement, la ville de Besançon a fait preuve de transparence. Je n’arrivais donc pas en terrain inconnu. Laurence Madeline est partie en 2024, en réalité, je ne lui succède pas directement. L’objectif est d’installer un dialogue constant avec les équipes et que les projets se fondent à partir de ses échanges. J’ai pris le temps de rencontrer individuellement chaque membre de l’équipe pour recueillir leurs attentes.

Quels sont, selon vous, les principaux atouts des musées bisontins ?

Nous possédons des collections exceptionnelles, avec des chefs-d’œuvre que même le Louvre pourrait nous envier. Nous avons des équipes d’une grande qualité et d’une grande expertise. Les musées d’art et du temps ont une politique novatrice envers les publics. Par exemple, depuis plus de dix ans, ils interviennent au CHU auprès des patients hospitalisés. Pour résumer, je dirais les collections et les équipes !

Quelle est votre vision pour les musées de Besançon ?

Selon moi, les musées doivent rester connectés à la société d’aujourd’hui, et ne pas s’enfermer dans le passé. Il faut qu’on ait la capacité de s’ouvrir à tous les publics, ce sont des lieux qui appartiennent à tout le monde. Ici, on sent que les acteurs culturels partagent cette volonté de rendre la culture accessible à tous. Si, dans quelques années, les Bisontins viennent flâner dans les musées par plaisir, j’aurai réussi. Cela passera par une programmation tournée vers la société et ses débats, sur des sujets qui intéressent vraiment le public. Cette année, l’un de nos gros projets va être de travailler sur un document scientifique et stratégique pour les musées en sondant les habitants sur leurs attentes. Côté programmation, nous avons déjà des expositions pour 2026 et 2027, sur deux sujets : les mémoires d’une tsigane déportée pendant la guerre et sur le rapport entre l’art et l’anarchie. J’aimerais aussi inscrire les musées dans un réseau partenarial. À Besançon, nous avons la chance de compter de nombreux acteurs culturels habitués à collaborer. Nous avons également l’ambition de travailler sur des projets d’une envergure nationale et européenne, avec des pays comme la Suisse ou l’Allemagne.