Haut-Doubs. Les compteurs de l’UTMJ ont explosé

Plus de 8000 coureurs ont couru au coeur du massif Jurassien durant cette 5e édition de l'UTMJ. L'événement désormais inscrit comme l’un des plus importants en France, a explosé son record de fréquentation, comme le chronomètre de l'épreuve reine, remportée par Renaud Doby. Chez les femmes, Kerstin Dush fait de l'UTMJ son jardin avec une troisième victoire consécutive.

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photo de Ben Becker

Une année record pour l’Ultra-Trail des Massifs du Jura (UTMJ), qui se positionne désormais dans l’élite des plus grandes courses françaises. L’événement a accueilli plus de 8000 coureurs ce week-end, sur ces six courses : le Chamois (10km), la Lynx (20km), la CMM (40km), la Renarde (75km), Franco-Suisse (105 km), l’UTMJ (175km, possible en relais), sans oublier l’UTMJ Kids. De nombreuses épreuves étaient complètes bien avant le coup d’envoi de cette 5e édition. Organisé par l’association Espace Mont d’Or, l’UTMJ est passé tout près de doubler son nombre participants par rapport à l’an dernier, où 4100 coureurs avaient pris le départ. Environ un tiers des participants proviennent de la région, tandis que le reste est originaire de la France ou d’ailleurs. « L’événement acquiert une certaine notoriété à l’étranger « , déclare Eric Picot, fondateur de l’événement et directeur d’Espace Mont d’Or, en ajoutant avoir remarqué la présence d’espagnols et même d’anglais.

Photo de Ben Becker

Instaurés l’an passé, le format 10 kilomètres ainsi que la possibilité de faire l’UTMJ (175km) en relais (jusqu’à 6 personnes), ont permis d’élargir l’offre. Les efforts de communication fonctionnent, le bouche à oreille semble avoir encore une efficacité indéboulonnable : « c’est la première fois que je viens. J’ai des amis de la région qui le font depuis quelques années alors ils m’ont embarqué. », explique Pierre, parisien au départ des 40 kilomètres. Ce qui attire tant de monde au cœur du massif jurassien ? « Le cadre », une réponse donnée en chœur par la majorité des personnes interrogées. C’est la grande force de Métabief. « On a une promesse, celle que tous les participants courent dans le massif jurassien, qu’importe la course. », précise Eric Picot. De cette promesse découle une autre valeur sûre de l’événement : la pluralité de son public. Florian 34 ans, s’est entraîné pour la Franco-Suisse. Amateur d’Ultras Trails et de compétitions, il revenait des Pyrénées où il venait de réussir le Grand Raid, il y a un mois. « J’essaie d’en faire le plus possible ». À quelques pas, Camille, une participante dans une toute autre optique : « c’est un défi personnel, je me remets au sport », confie l’intéressée avant de se lancer sur le 10 kilomètres.

Vague de jeunesse

Environ 1000 écoliers ont participé à l’UTMJ Kids, créé en 2021, avec également six parcours de 500 m à 10 km pour les enfants de 6 à 17 ans. « On a beaucoup de jeunes adultes, qui avaient participé avec les kids. On est fier de ça. », clame l’organisateur, témoignant de la volonté de fidéliser un public dès le plus jeune âge.

La suissesse Kerstin Dush remporte pour la troisième année consécutive l’UTMJ avec un temps de 28 h 26 min et 18 secondes

Renaud Doby, vainqueur de l’épreuve reine

Édition record pour les organisateurs, mais également pour les coureurs de l’Ultra-Trail des Montagnes du Jura, d’une distance de 175 km. Parti le vendredi à 11h de Lancrans le coureur grenoblois Renaud Doby, entraîneur de l’équipe de France de slalom en canoë kayak, est arrivé en triomphe à Métabief 20h 50 min et 34 secondes plus tard. « J’avais eu deux échecs auparavant ici, {…} Je suis fier d’avoir réussi cette fois-ci », confie-t-il. Il devance de plus de vingt minutes le doubiste Pierre Guy (21h 13 min 26 s) et de presque une heure le troisième, Valentin Vandelle (21h 8 min 52 s ). Exploit également du côté des femmes. La suissesse Kerstin Dush remporte pour la troisième année consécutive l’UTMJ avec un temps de 28 h 26 min et 18 secondes, elle est suivie par Céline Bernarsconi (29 h 53 min 44 s) et Stéphanie Gibert (30 h 55 min 25 s).

Un joli week-end où l’ambiance était dynamisée par des concerts endiablés les vendredi et samedi soir, épaulés par des produits locaux dans le village des exposants, ainsi que des stands sponsors spécialisés dans ce type d’épreuves en plein air. De quoi faire vite oublier les petites difficultés liées au climat venteux et forçant les organisateurs à dévier les participants du 175km au sommet du Suchet dans la nuit de vendredi à samedi, par manque de visibilité. Une lueur d’espoir enfin pour le tourisme de Métabief qui, malgré la baisse d’activité de sa station de ski et une économie en difficulté, peut compter sur ce type d’événements portés par des locaux.

H.S