La semaine passée, vous avez peut-être lu notre reportage sur le « Veganuary », un challenge lancé par l’association L214 consistant à adopter le régime Vegan pendant un mois. Sur les réseaux sociaux en tout cas, notre article n’est pas passé inaperçu. C’est simple : jamais un article n’avait suscité autant d’engagement sur nos pages Facebook. Une petite partie des commentateurs ont relevé l’erreur de notre community manager, qui ne connaît vraisemblablement pas la différence entre végétarien et vegan, au point d’illustrer l’article par une salade avec des œufs (la photo a changé depuis). Si l’opération Veganuary et la chasse au trésor prévue le 11 janvier (une chasse quand on est vegan, oui ça reste cocasse) à Besançon se concentrent sur l’assiette, le véganisme prend une dimension encore plus grande, certains diront contraignante : un mode de vie excluant tout produit issu de l’exploitation animale. Grand bien leur fasse ! Notre article, en plus d’expliquer les différences de régimes alimentaires, permettait aussi de mettre en lumière une autre facette de l’association L214, connue pour ses actions contestées et contestables sur des exploitations agricoles, dans certains abattoirs et boucheries de France. Cette fois, les militants proposaient un challenge et une journée d’échanges. Était-ce imposé ? Non. Obligatoire ? Non plus. Provoquant ? Absolument pas. Des dizaines d’internautes, au lendemain de copieuses fêtes de fin d’année, se sont pourtant sentis attaqués, que dis-je meurtris dans leur chair au point de dégainer provocations et insultes contre l’opération et ses adeptes. « Ayatollahs du véganisme », « secte des mangeurs de tofu », « si nos ancêtres avaient été vegans on mesurerait 1m10 avec un QI de 30. » (sic), « pour ceux qui ont faim j’ai ma pelouse à tondre bande de naze » (sic. J’admets avoir ri en lisant cette dernière phrase). Même un député suisse, Niels Christ-Rosselet, en tout cas son compte Facebook, peut-être lui aussi géré par un community manager maladroit, président du groupe parlementaire UDC dans le canton de Neuchâtel, y est allé de son mot : « Veganuary ? Non merci. Je préfère Janviande. » Une pensée profonde qui a au moins le mérite de rassurer les électeurs français : le monde politique ne semble pas voler bien plus haut de l’autre côté de la frontière. Quand une chasse au trésor se transforme en chasse aux Vegans sur les réseaux sociaux. Les internautes haineux jurent pourtant que chacun est libre de choisir ! Une défense préventive rendue schizophrénique par les réseaux sociaux.
M.S