En 1940, la France perdit la Seconde Guerre mondiale. Occupée pendant quatre ans, la ville de Besançon fut libérée par les Américains et les Forces françaises de l’intérieur en septembre 1944.

8 mai 1945 : « la ville était pavoisée »

« La célébration de la victoire a donné lieu, hier, dans toutes les villes de France et des colonies, à d’imposantes manifestations », note un auteur anonyme dans l’édition du 10 et 11 mai 1945 de La République de Franche-Comté & du Territoire de Belfort. Besançon et la Franche-Comté connurent aussi ces événements patriotiques.

Le 8 mai 1945, Charles de Gaulle (1890-1970) annonça à 15h00 la capitulation de l’Allemagne nazie. À Besançon, « dès 14 heures, les rues de notre ville se peuplèrent d’une foule joyeuse » (La République de Franche-Comté & du Territoire de Belfort, 9 mai 1945). Pour célébrer la fin d’une guerre lancée en 1939, « la ville était pavoisée magnifiquement aux couleurs alliées et bisontines, il n’était pas une fenêtre qui n’ait au moins son drapeau, sa guirlande ou sa banderole » (Idem).

 

La place du 8-Septembre : « noire de monde »

Au milieu de l’après-midi du 8 mai 1945, Charles de Gaulle s’adressa aux Français à la radio ; « La guerre est gagnée. Voici la victoire ; c’est la victoire des Nations Unies, et c’est la victoire de la France ». N’oublions toutefois pas que la France perdit la Seconde Guerre mondiale en quelques semaines en 1940, raison de l’Occupation allemande, qui découla sur la Libération de Besançon le 8 septembre 1944. Au moment de la prononciation de ces mots par le chef du Gouvernement provisoire de la République française, « la place du 8-Septembre était noire de monde » (Ibidem). Puis, ce fut le temps de la joie, où des hymnes nationaux furent entendus. Henri Bugnet (1899-1950), maire de Besançon, prononça ensuite un discours dans lequel il rappela notamment que « nous, habitants de l’Est, nous avons couru les plus grands dangers ». Durant la Seconde Guerre mondiale, et comme le prouve Joseph Pinard dans ses travaux, Adolf Hitler (1889-1945) voulait effectivement remplacer la population franc-comtoise par des habitants du Tyrol.

En ce soir du 8 mai 1945, alors qu’il y avait des illuminations dans la ville, un concert fut donné à Granvelle : l’occasion de célébrer la fin de la guerre en musique.

9 mai 1945 : « assister en masse » !

La fête de la Victoire se déroula le 9 mai 1945. Peu avant 10h00, un cortège partit de vers le parc Micaud (rond-point des Bains) en direction du monument aux morts. Toute la population était cordialement invitée. « Les autorités locales et départementales invitent la population de Besançon à assister en masse à ces diverses manifestations où seront vécues des heures qui seront sans doute les plus émouvantes de notre vie », est-il indiqué sur des documents trouvés à la bibliothèque d’étude et de conservation (Archives municipales de Besançon, H4 52 1). Dans un télégramme envoyé le 8 mai 1945 par le préfet du Doubs à tous les maires autour de Besançon, il est précisé ; « Invitez population à pavoiser et à assister tout entière cérémonies patriotiques que vous organiserez le 9 Mai » (Idem).

Hommage aux morts !

Une fois au monument, en ce matin du 9 mai 1945, il y eut « la sonnerie « Aux Morts » qui rappelle à tous que beaucoup de nos compatriotes sont morts pour que nous puissions, nous, vivre cette minute si intensément émouvante et pleine d’une nouvelle espérance. » (La République de Franche-Comté & du Territoire de Belfort, 10 et 11 mai 1945). La Marseillaise, ainsi que les hymnes des pays alliés furent ensuite entendus : américain, anglais et soviétique. N’oublions pas les Russes, dont l’engagement a été déterminant durant la Seconde Guerre mondiale !

Le 8, ainsi que le 9 mai 1945, étaient pour l’occasion des jours fériés. Des cérémonies religieuses eurent aussi lieu. Un bal fut également organisé place de la Révolution.