Haut-Doubs. 3,5 millions d’euros pour réhabiliter le barrage du lac de Saint-Point

Dans le cadre d’un transfert de propriété du lac de l’État à l’EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue, le barrage situé à Oye-et-Pallet doit être entièrement réhabilité. L’objectif ? Augmenter la capacité de stockage du lac pour lutter contre les périodes de sécheresse.

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©Cassandra Tempesta

Cela fait une vingtaine d’années que le projet est dans les tuyaux. La réhabilitation du barrage du lac de Saint-Point vient de franchir une nouvelle étape depuis que l’État a annoncé le transfert de propriété du lac à l’établissement public d’aménagement et de gestion des eaux Haut-Doubs Haute-Loue (EPAGE HDHL), qui devrait être fait d’ici « la fin de l’été », explique Cyril Thévenet, son directeur. 

Le barrage situé à Oye-et-Pallet date de près d’un siècle et il nécessite une modernisation. « Actuellement il est peu malléable. Il y a des vannes guillotines qui se lèvent ou descendent qui ne permettent pas de réguler finement les débits. Surtout, la cote est 25 cm trop bas », poursuit le directeur. L’EPAGE espère commencer les travaux en 2026, pour une durée d’environ deux ans. Le montant estimé s’élève à 3,5 millions d’euros, dont 2,5 millions sont apportés par l’État et l’Agence de l’eau. L’ouvrage va être complètement démoli et refait à neuf, des vannes automatiques seront installées avec des clapets mobiles. 

Un million de m³ pour tenter de lutter contre la sécheresse

Une hausse de 25 cm du barrage doit augmenter la capacité de stockage du lac d’un million de m³. « On va pouvoir garder 25 cm de plus que ce qu’on a actuellement au début de l’été. Aujourd’hui, il n’y a pas de régulation du niveau du lac, à part en été où on fait des lâchers d’eau. Tout le reste de l’année, on ne touche à rien, c’est le débit du Doubs qui fait que le lac augmente ou baisse. En hiver, quand il y a pas mal de débit, le niveau du lac monte naturellement bien plus que ces 25 cm, quasi un mètre au dessus de la cote actuellement. Mais il descend trop vite par rapport aux enjeux de zones humides autour du lac », indique Cyril Thévenet. 

Ce volume d’eau supplémentaire doit permettre de mieux soutenir le débit du Doubs à l’aval, notamment en période de sécheresse. Avec un million de m³ en plus, « on estime entre 15 jours et 3 semaines la capacité de soutien d’étiage du Doubs. On sait que ça peut faire la différence sur des épisodes de sécheresse. Ça ne suffira pas à régler tous les problèmes. Sur des sécheresses comme 2018, on va éviter la casse », détaille le directeur de l’EPAGE HDHL. 

Il l’assure, il n’y aura pas de grandes incidences sur le tour du lac. « Déjà aujourd’hui, c’est un niveau d’eau qui est atteint plusieurs mois par an. Par contre, il le sera plus longtemps. Ce qui va changer, ce n’est pas tant le niveau d’eau mais plutôt les fréquences de submersions de certaines zones humides autour du lac ».

Qu’en est-il du réseau d’assainissement ?

En ce qui concerne le réseau d’assainissement, quelques problèmes ont été identifiés, notamment certains tuyaux déjà sous les eaux. «  Il y a une petite portion du réseau d’assainissement qui est concerné sur le secteur de Montperreux. On est en contact avec la communauté de communes (Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, ndlr) qui gère ce réseau pour essayer de trouver des solutions techniques. Sur quelques centaines de mètres, il y a cinq ou six regards qui sont déjà une partie de l’année sous l’eau. On ne va pas inonder de nouveaux regards par contre ils seront plus fréquemment sous l’eau, donc il faut essayer de trouver des solutions techniques », assure Cyril Thévenet. 

Il envisage par exemple de relever les regards pour les rendre accessibles en période de fortes eaux, de « les étanchéifier aussi pour éviter qu’il y ait de l’eau propre qui rentre dans les réseaux d’assainissement et à l’inverse, que les réseaux d’eaux usées aillent dans le lac ». Ces travaux supplémentaires qui seront peut-être à prévoir ne rentrent pas dans l’enveloppe des 3,5 millions d’euros attribués au barrage.