Il n’aura échappé à personne que depuis l’agression russe en Ukraine, les marchés mondiaux sont déboussolés et que tous les prix montent en flèche. A commencer par les carburants. Aujourd’hui, on se réjouit d’être sous la barre symbolique des 2€. Un niveau symbolique qui n’a que rarement été franchi car le gouvernement français a mis la main à la poche en prenant en charge 18 centimes par litres. Ce qui n’est pas le cas en Suisse voisine. Alors forcément, quand en plus euro et franc suisse sont à parité comme en ce moment, nos voisins profitent de leur passage dans les commerces locaux pour emplir leur réservoir. Et de fait ils « profitent » de l’aide de notre Etat. Un sacrilège inacceptable qu’a cru bon de dénoncer un sénateur de Haute-Savoie ciblant ce volet particulier de ce que l’on appelle le tourisme d’achat. Les courses en France c’est bon pour l’économie locale mais ça doit s’arrêter avant de passer la pompe.
De quoi faire réagir un homologue helvète qui non sans une certaine ironie a répondu au parlementaire un peu trop cocardier. L’élu suisse est d’accord sur le constat mais rappelle que l’essence n’est pas le seul bien de consommation bénéficiant d’aides étatiques voir européennes. Alors, oui, il se réjouit qu’enfin une saine concurrence existe entre les commerces des deux pays. Des prix différents pour les Français et pour les Suisses seraient alors la solution ? On attend la réaction des professionnels de ce côté-ci de la frontière. Notre voisin rappelle enfin que les frontaliers français ne se plaignent pas de recevoir des allocations familiales suisses confortables, manne que leurs revenus conséquents leur interdisent dans leur pays. Là aussi, il faudrait faire les comptes pour rester bons amis ? Et l’élu de conclure : « On le voit, les apparentes bonnes idées peuvent en donner aux autres ».
