Haut-Doubs. La chasse aux pellets à prix abordable

En dix ans, le nombre de chaudières et poêles à granulés chez les particuliers a été multiplié par dix. Logique quand on sait que ce combustible est moins cher et moins polluant. Mais...

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Les prix ne cessent de grimper et l'approvisionnement est de plus en plus compliqué...

Problème, l’offre a du mal à suivre et il faut donc importer. La production française ne suffit en effet pas à couvrir les besoins du pays. L’an dernier par exemple, l’Hexagone a consommé 2,4 millions de tonnes de granulés, dont 400 000 tonnes importées. Mais, avec la guerre en Ukraine, les livraisons depuis la Russie ou la Biélorussie ont cessé. Les approvisionnements européens ont donc diminué alors même que la demande, elle, continue à grimper en flèche. Ces pellets sont donc devenus denrée rare et leur prix a plus que doublé depuis l’hiver dernier. Un phénomène auquel s’ajoute la crainte des consommateurs d’une pénurie entrainant une ruée pour faire des stocks. Le meilleur moyen justement d’alimenter la pénurie et la flambée des prix.

Un marché verrouillé

Des initiatives locales existent donc pour faire baisser la facture en groupant les commandes. C’est le cas à Levier où la commune a mis en place ce type de système permettant d’obtenir il y a quelques semaines des économies substantielles. Depuis, d’autres tentent d’en faire autant alors que la situation ne cesse de se tendre. Par exemple sur Facebook avec une page « Commandes groupées Pellets 25 » créée par Aline, une habitante du Haut-Doubs. « 5 jours après le lancement de la page j’ai stoppé l’inscription des gens car j’arrivais déjà à plus de 120 familles avec une demande 300 tonnes de pellets ! La plupart des personnes habitent dans un rayon de 30 kilomètres autour de Pontarlier ». Aujourd’hui, plus de 60 contacts ont été pris avec des fabricants et des fournisseurs. « On se heurte aux règles du marché très fermées des pellets. Chaque fabricant a souvent des contrats d’exclusivité avec des magasins, ne distribue que dans un département précis… J’avais même trouvé une solution pour le transport ».

Malheureusement, comme tous ceux qui ont besoin de pellets, les 120 familles qui s’étaient inscrites vont devoir se débrouiller individuellement. Ce que déplore Aline qui aura tout essayé, en vain.