Si l’aspect écologique prend très souvent le pas sur les enjeux sociaux et économiques, il faut néanmoins une parfaite synergie entre ces trois thèmes pour se revendiquer « durable ». Aurèle Cordier en sait quelque chose. La bénévole prépare sa 10e édition cette année, dont cinq au sein de la commission développement durable. Aux côtés du syndicat des musiques actuelles (SMA) et de la fédération des lieux de musiques actuelles (FEDELIMA), le festival de la Paille a réalisé un audit de son impact écologique. « Tout est pris en compte, du nombre d’ampoules LED au nombre de barrières utilisées, de câbles, de ramettes de papiers… Aujourd’hui on connaît nos émissions de CO2 », commente la bénévole. De ce constat est né un plan de transition mené jusqu’en 2026 pour rendre le rendez-vous encore plus durable. « On veut diminuer notre empreinte carbone de 30% en deux ans. »
Une charte pour la restauration
Installé au cœur d’une station touristique de moyenne montagne, le Festival de la Paille fait de la collecte des ordures une priorité tout au long du week-end. « Notre brigade verte ramasse tout, du gros déchet au moindre mégot. Leur présence est encore plus forte sur le camping. On utilise aussi des produits labellisés pour nettoyer les machines utilisées pour la restauration, afin de respecter les sols. D’ailleurs tous les stands de nourriture ont signé une charte avec un produit végétarien obligatoire, une offre de plats moins carnée. On privilégie la viande blanche moins impactante écologiquement ou alors une viande rouge locale », ajoute Aurèle Cordier. Le partenariat avec Préval, syndicat mixte de valorisation des déchets du Haut-Doubs permet d’aller encore plus loin avec des animations sur place. « Le développement durable n’aura plus son village à part, il sera présent partout. », poursuit la bénévole.
Cette année, le site sera totalement reconfiguré avec un espace dédié aux concerts live
pendant trois jours. L’occasion aussi de retrouver un festival à taille humaine. Un critère social qui entre pleinement dans le développement durable. « Nos jauges sont désormais à 8000 sur les deux premiers jours et 6000 le dernier. Autant de festivaliers que les éditions passées mais avec un jour de plus. Ça joue également sur le respect du lieu », ajoute Floriane Lavaud, responsable de la communication. La Paille souhaite attirer tous les spectateurs, petits et grands mais aussi des personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap. « On va remettre en place les gilets vibrants pour mieux ressentir les sensations du festival », poursuit Aurèle Cordier.
Navette et co-voiturage privilégiés
Écologiquement, l’un des plus gros impacts reste le transport jusqu’au festival. Avec un public majoritairement régional, le festival relance son système de navette, notamment au départ de Besançon. Des navettes SNCF sont également disponibles pour arriver jusqu’aux gares de Frasne et Pontarlier avant de reprendre un bus jusqu’à Métabief. Profiter d’un covoiturage permet aussi de lier l’utile à l’agréable : s’amuser sans s’inquiéter de pouvoir rentrer en toute sécurité.
M.S