Haut-Doubs. Un ambassadeur à l’écoute des collectivités

Roberto Balzaretti, l’ambassadeur de Suisse en France était de passage dans le Haut-Doubs les jeudi 30 et vendredi 31 mars. Dans le cadre de l’opération « En route vers la Suisse », le représentant helvète est allé à la rencontre des élus et acteurs locaux pour échanger sur des problématiques transfrontalières.

998
Le projet "en route pour la Suisse" comporte 13 étapes à vélo. Photo : Martin Saussard

L’arrivée de Roberto Balzaretti en gare de Frasne ce jeudi 30 mars était prévue à 14h45, à bord d’un TGV Paris-Lausanne. L’ambassadeur Suisse a finalement posé le pied dans le Haut-Doubs avec vingt minutes de retard, où le maire Philippe Alpy et le sous-préfet de Pontarlier Nicolas Onimus patientaient.

Le ferroviaire au cœur des échanges avec Philippe Alpy

Cette arrivée ne pouvait pas mieux incarner l’enjeu de cette visite : venir à la rencontre des élus et acteurs locaux pour échanger sur les problématiques transfrontalières. Parmi elles, le ferroviaire. Pour Philippe Alpy, maire de Frasne et président du Syndicat Mixte du Mont d’Or qui gère la station de Métabief, il s’agit avant tout de pérenniser « son » arrêt.  « Le trajet Paris – Lausanne avec l’arrêt à Frasne, c’est la porte d’entrée du massif du Jura au niveau touristique. Il y a Métabief mais c’est tout le territoire qui fait station. Si un jour cet arrêt venait à être fermé, c’est la mort assurée. Jusqu’en 2008, nous avions une autre rame qui allait à Berne, elle n’existe plus aujourd’hui, donc nous sommes méfiants. Nous souhaitons aussi accélérer sur une ligne Frasne – Pontarlier – Neuchâtel, mais il faut le soutien de plus grands dirigeants ».

« Il faut être deux pour danser un tango »

Un message bien enregistré par Roberto Balzaretti qui n’a pas hésité a distribué quelques piques en réponse. « Vous prêchez un convaincu concernant les mobilités communes. Il y a deux ou trois grands projets transfrontaliers où les financements suisses sont prêts. On attend ceux du côté français, qui traînent. Côté européen aussi, mais eux font semblant de rien. Il faut être deux pour danser un tango. Nous sommes volontaires car nous connaissons les enjeux du territoire et des gens au quotidien. Quand on voit les bouchons tous les jours à la frontière, ce n’est pas une vie.  J’en ai parlé à Clément Beaune (Ndlr : ministre des Transports français). Il connait la situation, mais il y a toujours l’argument des grandes lignes TGV qui revient. »

Environnement, Eau et Loup

Roberto Balzaretti n’était pas venu avec son vélo uniquement pour parler du ferroviaire. Accompagné du maire de Frasne, du conseiller d’État Vaudois Frédéric Borloz et quelques autres cyclistes, le petit peloton s’est ensuite rendu à la maison de la Réserve de Labergement-Sainte-Marie. L’occasion de découvrir au passage le travail effectué sur les tourbières et d’échanger sur l’environnement et le tourisme. « Le Magicpass incarne cette collaboration franco-suisse qui fonctionne », glisse Philippe Alpy. Lorsque le sujet de l’environnement est au cœur de débat, le Loup n’est jamais très loin, surtout après une période aux dégâts conséquents. « Il faut une politique commune sur le Loup car quand vous tirez, les loups reviennent chez nous dans la foulée. », poursuit le maire de Frasne, également vice-président au Département.

Le vendredi 31 mars, Roberto Balzaretti a repris son vélo pour aller à la rencontre de la députée Annie Genevard et du maire de Pontarlier Patrick Genre. La délégation suisse a également pu échanger avec la police aux frontières, unité différente de la douane.

M.S

« En route avec la Suisse », au cœur des enjeux transfrontaliers

Au moment du passage à Frasne, le projet « En route avec la Suisse » fêtait son anniversaire. Lancé en mars 2022 par l’Ambassade de Suisse, Roberto Balzaretti et son équipe vont parcourir au total 13 étapes jusqu’en décembre 2023. Avec un objectif : « partir à la rencontre des régions françaises et des acteurs et institutions qui façonnent au quotidien la relation bilatérale franco-suisse. » Il existe près de 600 kilomètres de frontières communes entre les deux pays et au moins autant de projets communs réalisables.