Doubs. Le préfet durcit les règles autour de la consommation de protoxyde d’azote

Rémi Bastille, préfet du Doubs, a pris un arrêté le 26 septembre 2025 interdisant, sur tout le territoire départemental, du 1er octobre 2025 au 1er février 2026, la consommation du protoxyde d’azote sous toutes ses formes par les mineurs et majeurs dans l’espace public.

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cartouche de protoxyde d’azote
Le protoxyde d'azote...il ne faut pas en rire ! ©DR

C’est un complément de la loi de 2021 qui limitait la pratique de ce gaz en interdisant la commercialisation aux mineurs et aux majeurs dans les débits de boissons ou de tabac et interdisait la détention de cartouches ou bonbonnes contenant du protoxyde d’azote par des mineurs dans l’espace public. L’arrêté préfectoral renforce le volet répressif de ce « gaz hilarant ».

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« Le proto, c’est trop risqué d’en rire »

Des risques pour soi et pour les autres. Utilisé dans le champ médical, mélangé à de l’oxygène pour son action anesthésiante et analgésiante, le protoxyde d’azote est utilisé de façon détournée pour son effet euphorisant lorsqu’il est aspiré. Sa consommation, occasionnelle ou fréquente, engendre des symptômes graves en matière neurologique (troubles ou pertes de la sensibilité, troubles de la marche et troubles cognitifs – mémoire, langage, attention…). Le protoxyde d’azote peut également entraîner des troubles cardio-vasculaires et des manifestations psychiques (agressivité, hallucinations, angoisses, panique, idées suicidaires, amnésie…). Son usage peut créer des accidents sur la voie publique (chutes) pour soi ou pour les autres (accidents de la route par la perte de contrôle du véhicule).

Une forte augmentation de la consommation chez les jeunes

Le phénomène reste difficile à quantifier mais les observations de terrain dans les établissements de santé et dans les rues indiquent une consommation croissante. Un courrier co-signé du préfet du Doubs et de l’Inspecteur d’académie et DASEN a été adressé aux représentants légaux des élèves du Doubs pour les sensibiliser à la prévention contre l’usage détourné du protoxyde d’azote compte tenu de l’augmentation de la consommation par les collégiens et lycéens.

Un arrêté très ferme

Dans son arrêté du 26 septembre 2025, Rémi Bastille préfet du Doubs, entend sanctionner sévèrement cette pratique. Du 1er octobre 2025 au 1er février 2026, la consommation de protoxyde d’azote est passible d’une amende de 15 000€, sa commercialisation d’une amende de 3 750€ et le dépôt ou l’abandon de contenants dans l’espace public passible d’une amende de troisième ou quatrième classe.

Yves Quemeneur