Des espaces étaient aménagés dans la forêt et grâce à un plan, tout un chacun pouvait emprunter les chemins et découvrir, au détour d’un arbre, une installation artistique et/ou une réflexion scientifique sur le vivant non-humain.
L’installation sonore de Jeremy Speer
La première installation qui nous a totalement conquis est celle de Jeremy Speer intitulée « Dawn Chorus ». Avec un casque, il nous propose de vivre l’expérience sonore du matin. Arrivé à l’aube le jour du festival, il a enregistré, avec un micro attaché sur lui, les bruits des oiseaux à l’endroit précis où nous nous trouvions.
La bande-son qu’il propose a été enregistrée vers 5h30. « C’est un monde qu’on ne voit pas parce qu’on n’est pas là dans la matinée », explique Jeremy Speer, un Américain vivant maintenant à Besançon qui a un réel intérêt pour la nature. Un véritable univers imperceptible la journée ! Ceux qui tentèrent l’expérience se sentirent relaxés, apaisés. Difficile de trouver l’énergie de retirer le casque pour quitter ce monde sonore merveilleux.
Les hêtres et les épicéas souffrent
Toutes les installations et représentations étaient qualitatives. Beaucoup ont notamment apprécié la rencontre avec l’artiste Charles Belle, qui proposait « un moment au rythme de la forêt et du dessin », comme l’explique l’association organisatrice Elektrophonie.
La rencontre avec les laboratoires Chrono-Environnement et ThéMA de l’Université de Franche-Comté offrait la possibilité aux festivaliers de comprendre l’état des forêts de la région. Carol Begeot, spécialiste en écologie et en paléoécologie végétale, évoquait notamment le dépérissement des hêtres. « En 1997, il y avait 50% des arbres qui étaient sains. En 2021, il y en avait 0%. Aujourd’hui, dans l’environnement, on retrouve essentiellement des hêtres qui ont un déficit foliaire entre 25% et 50%, voire plus de 75%. Il leur manque 75% de leur feuillage pour ceux-là. » L’occasion aussi d’évoquer les scolytes typographes qui s’attaquent aux épicéas.