Qu’avez-vous ressenti après la saison de votre fille ?
Didier Jeanmonnot (DJ) : De week-end en week-end, on a senti que cette année serait incroyable. Ce final reste l’apothéose d’une saison magique, malgré cette issue difficile.
Vous pressentiez de telles performances en début de saison ?
Sylvane Laurent (SL) : Elle a déjà fait une très belle saison l’année précédente avec le même résultat au classement général, ça lui a montré la voie pour rivaliser avec les meilleurs du circuit. Elle ne pouvait avoir d’autre ambition que celle de faire mieux et elle a réussi avec toutes ces victoires.
Après sa chute et cette perte du titre à Oslo, Lou Jeanmonnot-Laurent a très rapidement montré une image bienveillante. Il y a un respect mutuel avec Franziska Preuss très démonstratif, comme si cette issue terrible ne l’avait pas touchée. Comment se sont déroulés les premiers jours, de l’intérieur ?
SL : Il y avait forcément de la déception, il ne faut pas se leurrer. Le lendemain, c’était encore assez difficile mais elle a très vite pris du recul pour réaliser l’ampleur de sa saison. Avec huit victoires, ce n’est pas rien, c’est la première Française à le faire, c’est aussi la première Française à remporter le globe de la poursuite et de l’individuel en même temps. Tout ça est exceptionnel.
DJ : Il y a eu de la frustration c’est sûr mais aussi un grand respect pour Franziska, c’est une belle personne. Nous avons rencontré ses parents et sa sœur lors d’une soirée à la fin. Cette dernière course, Lou doit souvent la refaire dans sa tête en ce moment avec des « si », mais elle va repartir à bloc.
Votre fille parle toujours des valeurs inculquées par sa famille. Est-ce que ces résultats, cette notoriété grandissante ont changé votre accompagnement ?
SL : Ça se fait naturellement. Son état d’esprit et son comportement avec les adversaires n’ont pas changé depuis ses premières courses. Elle bataillait avec les copines, cela reste du sport, il faut savoir prendre du recul. On reste les parents, la fédération accompagne ses athlètes tout au long de la saison. Maintenant, les locaux qui n’arrivent pas à la joindre se tournent vers nous (rires). Dans le milieu du nordique, du biathlon, même s’il y a la TV, les choses restent à l’échelle raisonnable, humaine.
Vous vous êtes déplacés en Norvège pour cette dernière manche de Coupe du Monde. Comment s’organise ce soutien ?
SL : Nous avons toujours accompagné Lou et sa sœur Prune depuis toutes petites dans toutes les activités sportives. Le haut niveau propose des moments de vie extraordinaires, on essaye d’en profiter au maximum.
DJ : C’est notre budget vacances, un choix de vie. Le haut niveau est aussi une récompense, nous avons toujours été heureux de les accompagner dans les différentes courses. Aller encore plus haut en famille, c’est savoureux.
Vous serez aux Jeux olympiques d’hiver en 2026 ?
SL : Si Lou est sélectionnée, on compte bien y être !
DJ : On a regardé l’hébergement, les places, maintenant on croise les doigts pour que son début de saison et sa préparation se déroulent comme cette saison passée. Si tout roule, ça devrait le faire.