320 millions d’euros pour le budget 2022 de GBM

C’était le plat de résistance du conseil communautaire du 23 février 2022. Des orientations budgétaires "ambitieuses, durables et maîtrisées" selon Gabriel Baulieu qui en a fait la présentation.

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Chaque tête de chapitre était l’occasion de passes d’armes entre « l’opposition bisontine » et « la maire de Besançon », l’occasion aussi pour de nombreux maires des communes périphériques de rappeler que Grand Besançon Métropole comprend 68 communes qui contribuent largement au budget de l’agglomération.

1ère tête de chapitre : l’actualisation du projet de territoire

Voté en 2018 « à l’unanimité » des conseillers communautaires, sa réactualisation pose problèmes, certains projets stratégiques validés ayant été remis en question par une partie de l’exécutif (Grande Bibliothèque et RN57 par exemple).

2ème tête de chapitre : l’attractivité

Le départ « pour raisons personnelles » selon Anne Vignot, du Directeur de l’économie moins d’un mois après son arrivée à Besançon, est un très mauvais signal. Venu de « Grand Reims Métropole » et son budget de plus de 1 milliard d’euros, l’arrivée de Médéric Langlois à Besançon marquait une volonté de « booster » l’attractivité économique de la capitale comtoise et de son territoire. Malgré la demande formelle de Ludovic Fagaut sur « les véritables raisons du rapide départ du directeur de l’économie de GBM », la présidente n’a pas apporté de réponse. Il semble en outre que les deux vice-présidents en charge des sujets économiques, aient été tenus à l’écart de l’information sur la démission de Médéric Langlois.

En matière d’attractivité, l’opposition de la Présidente et de ses amis écologistes à l’extension de la zone d’activités de Pirey ne va pas dans le sens de la croissance économique indispensable au territoire. L’augmentation à 1000m² du magasin de proximité Aldi a fait l’objet de longs discours entre maintien des terres fertiles agricoles et aménagements commerciaux et artisanaux. Au final, le projet a été validé malgré 31 votes contre et 11 abstentions. La finalisation du schéma directeur des nouvelles ZAE fixera la volonté ou non de la métropole à répondre aux besoins nouveaux des entreprises (implantations et/ou extensions). L’année 2021 a été marquée par le développement de Bio Innovation et l’implantation de fleurons de la filière biomédicale sur Temis Santé et par le projet d’implantation du groupe Antolin sur Temis Microtechniques. S’agissant d’orientations budgétaires, il sera utile de comprendre précisément la répartition des 86 millions d’euros « au service de l’emploi et du développement économique ». On retiendra que l’emploi est la conséquence du développement économique et non la cause (NdlR).

La reconfiguration du campus de la Bouloie est maintenant sur les rails. Sur un budget global de 80 millions financés par tous les partenaires français et européen, Grand Besançon Métropole prévoit en 2022 une enveloppe d’investissement de 13 millions d’euros pour rendre à l’université de Besançon son excellence et le maintien des quelques 30 000 étudiants.

Le tourisme n’est pas oublié. En 2022, Grand Besançon Métropole envisage 7 millions d’euros dans la mutation de la base de loisirs d’Osselle-Routelle et 1,8 million pour la base Outdoor des Prés de Vaux.

3ème tête de chapitre : la cohésion

Le programme de renouvellement urbain de Planoise dont le coût global est estimé à 180 millions d’euros (à l’horizon 2029) engage Grand Besançon à hauteur de 20 millions d’euros dont 3 millions seront inscrits au budget 2022.

4 millions d’euros par an sont consacrés à la dotation de solidarité aux communes. C’est un juste retour des choses après la modification de la taxe d’aménagement et la contribution fiscale relativement plus élevée de certaines communes au budget général. Comme les mots ont un sens, on notera « Grand Besançon s’appuie sur ses communes…et les accompagne » ; ne faut-il pas y voir une relation de suzerain à vassaux ? (NdlR).

4ème tête de chapitre : les transitions

Grand Besançon Métropole souhaite en 2022 accélérer la montée en puissance des modes doux et du multimodal. 2 millions d’euros seront consacrés à la réalisation de pistes cyclables. Réduction de l’imperméabilisation des sols, renouvellement de l’éclairage public, zones de covoiturage sont également des programmes en cours sur l’année 2022. Le vote du financement d’études et d’acquisitions foncières pour l’aménagement de la RN 57 a, de nouveau, opposé les écologistes (17 voix contre) à la grande majorité des maires de l’agglomération.

5ème tête de chapitre : la fiscalité

« Les impôts, c’est bien ! » Pour Hasni Alem, élu communautaire communiste, la fiscalité permet l’augmentation des services publics indispensables aux habitants du territoire. Le propos faisait suite « au recours très modéré à la fiscalité par la majoration spéciale de CFE de 0.9% » proposé par Gabriel Baulieu le 1er vice-président.  Si tous élus s’accordent sur le niveau relativement faible de l’endettement de GBM et son bon niveau d’épargne, Ludovic Fagaut (LR) et Laurent Croizier (Modem) parlent d’un mauvais signal envoyé aux investisseurs. « Augmenter la fiscalité et réduire les zones d’activité économique est un signal très négatif en direction des entreprises » souligne Laurent Croizier.

Ces orientations budgétaires qui proposent un budget consolidé de plus de 320 millions d’euros pour l’agglomération bisontine, ont occupé l’essentiel du temps du conseil communautaire, ramenant à une portion congrue la présentation du schéma touristique, élément pourtant essentiel de l’attractivité du territoire.

Yves Quemeneur