A l’âge de 13 ans et demi, Véronique Barrios s’est mise à fumer. Un plaisir devenu vice et source de maladie. « J’ai fumé en moyenne un paquet par jour pendant 30 ans… et j’aimais ça donc je n’avais vraiment pas envie d’arrêter » confie-t-elle. Cette décision qu’elle n’aurait jamais prise va pourtant lui être imposée par la maladie en 2011.
« J’ai fumé en moyenne un paquet par jour pendant 30 ans… et j’aimais ça donc je n’avais vraiment pas envie d’arrêter »
On lui diagnostique un emphysème et une BPCO, terme barbare définissant la bronchopneumopathie chronique. Une annonce qui signe la fin de son addiction au tabac et ouvre une longue période de traitement qui ne va faire qu’évoluer. « En 2013, le pneumologue a décidé de me placer sous oxygène pour m’aider à respirer car je me fatiguais vite et je cherchais mon souffle ». La maladie évolue en effet, pesante, handicapante, la rendant dépendante de cet apport d’air 24h/24. « Même durant cette période-là, je me suis astreinte à pratiquer un minimum d’activités sportives pour garder un peu la forme » souligne-t-elle, se souvenant avec émotion de la présence si précieuse déjà à l’époque de son coach personnel Jonas Laval.
Compte tenu de son état de santé et de l’évolution prévisible, les médecins placent dès 2014 Véronique sur la liste des personnes en attente de greffe, en l’occurrence de poumons. La seule possibilité pour survivre et retrouver une existence normale. « C’était également compliqué puisqu’en raison d’un problème d’anticorps, tous les greffons ne pouvaient pas me convenir ». Et puis un jour, une nuit plus exactement, « le 13 novembre 2018 à 1h07 du matin » précise-t-elle, le téléphone a sonné. « Je devais me rendre à Lyon dans les heures qui suivaient pour recevoir des greffons ». Confiante, elle part aussitôt, transportée dans une ambulance, gyrophares allumés.
Le sport comme bouffée d’oxygène
« A 5h du matin j’étais sur la table d’opération. L’intervention va durer plus de 8 heures… et je me suis réveillée avec deux nouveaux poumons ! ». Dans les mois qui suivent, par chance, elle ne subit aucun rejet des greffons, ceux-ci s’étant parfaitement habitués à son propre organisme. « Je pense et les médecins le confirme que le fait d’avoir toujours poursuivi une activité physique et d’avoir une bonne hygiène de vie m’a aidé ». Une bonne habitude qu’elle n’a pas arrêtée depuis avec d’abord un vélo d’appartement puis, au fil du temps des défis qu’elle se donne : « Faire de la marche nordique, du vélo de course, de la natation… ».
Cette année, Véronique va encore plus loin puisqu’elle est inscrite pour le triathlon du Lac Saint-Point le 26 juin. « La petite course » minimise-t-elle. Avec tout de même au programme 600 mètres de nage, 20 km de vélo de route et 5 km de course à pied ! Avec beaucoup de courage, elle s’entraîne pour être prête pour cet événement. « J’espère passer la ligne d’arrivée en moins de 3 heures ». Un bel exemple pour tous les greffés comme elle ou pour les personnes en attente. Quant aux conséquences psychologiques d’une telle opération, Véronique confie : « Je ne connais évidemment pas mon donneur ou ma donneuse. Mais sans le ou la connaître, je me dépasse et je vis pour moi mais aussi pour lui ou pour elle ! ».