Né en 1946 et décédé en 2020, Denis Grisel était un archiviste-paléographe passionné par l’architecture et l’histoire de l’art. « Son passage en Haute-Saône lui donna l’opportunité d’une recherche originale sur les fontaines-lavoirs, des monuments souvent de grande qualité architecturale, qui devaient répondre aux différents usages liés à l’eau dans les villages et les villes », explique l’association Mêta Jura. En 1986, il publia donc cet ouvrage, qui rencontra rapidement un franc succès.
Jean-Louis Langrognet, conservateur honoraire des antiquités et objets d’art de la Haute-Saône, était présent pour la sortie de cette version augmentée de l’ouvrage de Denis Grisel. Un spécialiste qu’il fréquenta pour la préparation de la première édition du livre.
« Cette élégante édition s’appuie sur les magnifiques plans conservés dans les archives départementales des quatre départements comtois (Doubs, Jura, Haute-Saône et Territoire de Belfort) », conclut l’association éditrice.
Les fontaines-lavoirs dans le Doubs
« Les besoins en eau d’une population en pleine croissance et l’attention nouvelle portée aux questions de salubrité et d’hygiène sont, comme on le sait, à l’origine de la construction des fontaines-lavoirs en très grand nombre dans les quatre départements comtois, notamment de 1820 jusqu’à 1880 », souligne Jean-Louis Langrognet, avant de donner quelques exemples de fontaines-lavoirs dans le département. « Dans le Doubs, la fontaine-lavoir du village de Loray a été construite en pierre de taille de 1850 à 1851 sur les plans du Bisontin Alphonse Delacroix et constitue un chef-d’œuvre d’architecture néo-grec. Le bassin du lavoir de forme elliptique et la galerie des laveuses qui l’entoure sont abrités par une toiture de même forme, portée par dix colonnes cannelées à chapiteau dorique. À l’extérieur entourant ce petit édifice un bassin annulaire en pierre est affecté à l’abreuvoir.
Un autre exemple savant de fontaine est visible au centre du village de Vellevans. Le long de la route principale, un grand bassin en pierre à profil galbé sert d’abreuvoir. Il est dominé par une haute colonne au sommet de laquelle se trouve placée une statue de Saint-Pierre, patron de la paroisse. De part et d’autre du piédestal, deux lions en fonte crachent l’eau réservée à la consommation des habitants. Fonctionnalité et ornements symboliques sont unis dans une affirmation de la noblesse de l’espace public ».