La politique nationale s’invite dans les débats locaux

Le lundi 25 septembre 2023, le Conseil départemental du Doubs et le Conseil municipal de Besançon tenaient leur séance de rentrée. Majorités et oppositions se sont affrontées sur la politique migratoire et sur la hausse de la taxe foncière

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Les mineurs non accompagnés, compétence du département

Les sujets à l’ordre du jour de la collectivité départementale ne manquaient pas d’intérêt : les nouvelles modalités concernant l’habitat inclusif pour les personnes âgées et/ou handicapées, la modification des critères d’attribution des aide-ménagères pour les personnes en situation de handicap. C’est bien le rôle essentiel de solidarité du département qui était au cœur des débats.
Pourtant, on retiendra surtout les propos introductifs de Christine Bouquin sur le problème migratoire.
La Présidente du département du Doubs a rappelé des chiffres éloquents. « Sur les 6 premiers mois de 2023, nous avons mis à l’abri 611 jeunes…ils étaient 488 pour toute l’année 2022. Les arrivées par semaine ont doublé en un an. D’une dizaine en moyenne, nous sommes passés à 25 et même 38 sur la dernière semaine du mois d’août ».
Christine Bouquin ajoute « La loi nous a donné la responsabilité des mineurs…il nous faut bien déterminer si le jeune que nous avons mis à l’abri est bien mineur ». Pour les agents du département, ce travail d’évaluation est difficile. La présidente donne enfin un chiffre inquiétant « 70% des jeunes évalués actuellement sont majeurs, ce qui n’était pas le cas au début de l’année ».
Toutefois Christine Bouquin affirme que « le département se donne les moyens pour accompagner les 323 jeunes que nous suivons, et ça marche ! » La Présidente de conclure que 94% des mineurs accompagnés ont un taux de sortie positive dans l’emploi ou la formation.

La précarité alimentaire gagne du terrain, y compris dans le Doubs

Le problème migratoire ne doit pas cacher un chiffre alarmant « 25% des Français rencontrent des difficultés financières pour nourrir leur famille » précise Christine Bouquin. La solidarité est l’une des compétences majeures des départements.
Le propos de Christine Bouquin rappelle celui d’un politologue récemment « Nous devons nous occuper de notre prochain avant de nous préoccuper de notre lointain ». La misère n’est pas seulement de l’autre côté de la Méditerranée, elle est aussi à notre porte !

« Il faut taxer les ultra-riches »

Le Conseil municipal de Besançon a démarré sur la polémique liée à la taxe foncière. Anthony Poulin, l’adjoint aux finances, évoque les propos du Président Macron à la télévision la veille au soir « le Président Macron ment. La hausse de la taxe foncière n’est pas de la faute des communes. C’est bien l’État qui a augmenté les bases » commence le jeune écologiste. Il poursuit « La France doit taxer les ultra-riches pour financer la transition écologique et sociale ».
Les propos ont irrité l’opposition et particulièrement Laurent Croizier, député Renaissance du Doubs.
Si la hausse des bases d’imposition de la taxe foncière est bien de la responsabilité de l’Etat et (mécaniquement) l’État en est donc responsable, nul n’a opposé une solution simple à Anthony Poulin : baisser le taux de la taxe foncière pour limiter la hausse de l’impôt en valeur absolue !

Les cantines scolaires, autre sujet de discorde

Claudine Caulet, adjointe en charge des écoles, a été interpellée sur les 350 enfants non accueillis dans les cantines des écoles de Besançon pour cette rentrée. Le sujet divise depuis des années et les solutions ne sont pas simples. « Le manque de personnel d’encadrement à la pause méridienne ne permet pas d’accueillir plus d’enfants » se défend Claudine Caulet. Le possible élargissement des horaires de travail des ATSEM pourrait solutionner le problème…l’année prochaine.
Pour Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant), « C’est aujourd’hui qu’il faut trouver les solutions pour les familles concernées, pas en septembre 2024 ».

106 000€ à un cabinet extérieur pour identifier l’amiante dans les écoles

L’opposition s’est étonnée du manque de diagnostic amiante dans 59 des 63 écoles de la Ville. Anne Vignot a tenté des explications peu convaincantes. Si les diagnostics sont nécessaires, voire obligatoires, « c’est un sujet de santé publique » a souligné Ludovic Fagaut, il semble toutefois que le danger sanitaire ne soit pas prégnant.
Les collectivités locales (département du Doubs et Ville de Besançon) seraient bien inspirées de davantage s’occuper des préoccupations de leurs habitants que de la politique nationale.

Yves Quemeneur