À défaut d’un hommage municipal, Seiji Ozawa aura-t-il une salle bisontine ?

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Le chef d’orchestre japonais est mort à Tokyo à l’âge de 88 ans. L’un des plus illustres directeurs d’orchestre du XXe siècle, a dirigé les meilleures formations philarmoniques du monde. Sa carrière à l’international a débuté ou presque à Besançon. Le concours international de jeunes chefs d’orchestre s’est imposé comme la plus prestigieuse manifestation pour récompenser les jeunes talents. Du répertoire classique à la musique contemporaine, ce concours de direction d’orchestre est sans nul doute, le plus complet. Seiji Ozawa a remporté ce concours en 1959, il fut le premier chef d’orchestre japonais de réputation mondiale. Son talent et son charisme ont contribué à faire connaître la musique classiques au pays du soleil levant, suscitant de nombreuses carrières dont celle de Yutaka Sado, lui aussi lauréat du concours de Besançon en 1989, qui fut un élève de Léonard Bernstein et de Seiji Ozawa.

Le japonais était revenu à Besançon en 2007, à l’occasion du 60ème anniversaire du festival de musique au cours duquel il avait ensorcelé le public par une époustouflante interprétation de la Symphonie Fantastique de Berlioz. Le concours international de direction d’orchestre et le festival de musique de Besançon sont des événements majeurs de la musique classique dans le monde. Celui qui a dirigé les plus grandes formations philarmoniques comme l’orchestre symphonique de Boston et plus récemment le Philarmoniker de Vienne aurait mérité un hommage public de la Ville qui avait contribué à lancer sa carrière. Le Président du jury de 1959 à Besançon était Charles Munch, une autre figure emblématique mondiale de la direction d’orchestre.

Le Festival de musique et le concours international de direction d’orchestre de Besançon mériteraient, à tout le moins, une salle de concert à la hauteur des artistes mondiaux qui s’y produisent. Les mélomanes se souviennent sans doute de la prestation exceptionnelle d’Aldo Ciccolini en 2003 au Théâtre Ledoux. Alors que le projet Saint-Jacques est toujours à l’état de « projet », l’idée de relancer une salle de concerts serait à la hauteur du haut niveau d’excellence du festival de musique et du concours de direction d’orchestre. Elle pourrait porter le nom du chef d’orchestre japonais qui vient de nous quitter. Une idée pour les prochaines municipales ?

Yves Quemeneur