Grand Besançon : un tiers des engagements annoncés n’ont pas été réalisés en 2023

C’est une nouvelle majorité à l’Assemblée Nationale, ou son absence, qui va impacter le fonctionnement et les investissements à venir de Grand Besançon Métropole. Ce qui n'a pas empêché la métropole de présenter son bilan administratif avant le premier tour.

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Le compte administratif est le bilan arrêté de l’année écoulée. Au-delà des chiffres issus du compte de gestion, il prend en compte les engagements juridiques de la collectivité, dépenses comme recettes. Légalement, le compte administratif doit être voté avant le 30 juin de l’année suivante.

Assemblée sous tension

Elle débute par un hommage appuyé à Philippe Cremer. Agé de 69 ans, le conseiller municipal passé par la Ligue Communiste Révolutionnaire était arrivé en Franche-Comté dans les années 90 où il gérait une petite entreprise de transports routiers. Il avait rejoint la liste d’Anne Vignot en 2020 et il s’occupait des personnes sans abri et des migrants. Anne Vignot était sincèrement très émue de son décès. La Présidente Maire de GBM était probablement tendue également à veiller que les débats ne dérapent pas en « pugilat électoral » alors que de nombreux conseillers communautaires avaient publiquement pris parti pour tel ou tel candidat.

86 millions d’euros d’équipements réalisés en 2023
Gabriel Baulieu, 1er vice-président en charge des finances et Anne Vignot Présidente de GBM lors du conseil communautaire du 27 juin 2024 ©YQ

La présentation chiffrée de Gabriel Baulieu 1er vice-président de GBM était à l’image d’une rigueur budgétaire. « Notre collectivité a réalisé 15 millions d’euros d’investissements en plus en 2023. C’est près d’un milliard d’euros qui ont été investis sur le territoire de Grand Besançon depuis 2001 ».

Pour Ludovic Fagaut, conseiller communautaire de Besançon, le compte n’y est pas : « en 2023, 28% des engagements n’ont pas été tenus, soit 16 millions d’euros d’investissements non réalisés au détriment des habitants. Depuis le début du mandat en 2020, ce sont 70 à 80 millions d’euros d’investissements qui n’ont pas été réalisés », avant de glisser un tacle à la majorité. « Nous avions voté à l’unanimité en 2018, un projet de territoire ambitieux, sorte de fil conducteur de toutes les politiques publiques. Inexorablement, ce projet de territoire a été détricoté pour des raisons idéologiques ». Ciblée mais absente du débat pendant un temps, Anne Vignot était représentée par son 1er vice-président Gabriel Baulieu : « nous sommes meilleurs que bien d’autres collectivités de même taille », répond l’intéressé qui admet en creux « On inscrit les crédits et après il faut les faire…c’est complexe ».

Yves Quemeneur