Un Etat fédéral de 26 cantons, quatre langues nationales, une importante histoire migratoire… la Suisse peut s’enorgueillir de faire honneur à la diversité. Mais au-delà de cette vision institutionnelle, qu’en est-il dans les faits, au quotidien, dans la vie des habitants ? Une étude intitulée «Dissemblables ensemble?» menée par l’institut Gottlieb a voulu en savoir plus et amène à nuancer ce tableau idyllique.
Si pour 82% cette diversité est jugée comme positive, on ne la retrouve pas au sein des différents cercles de connaissances. Là, la mixité n’est pas de mise. Dans les faits, l’étude démontre que les Suisses se mélangent peu : les jeunes avec les jeunes, les riches avec les riches, les Suisses avec les suisses ! Par exemple, près des deux tiers des personnes ayant une formation supérieure n’ont que peu ou pas de contacts avec des gens ayant un faible niveau de formation. Plus des trois quarts des personnes modestes affirment ne pas côtoyer des personnes fortunées. La moitié des jeunes n’entretiennent pas de relations avec les plus de 65 ans, et inversement. Et même, la moitié des gens de gauche et de droite ne veulent pas se côtoyer. Un simple phénomène affectif estiment les auteurs de l’étude.
Autre résultat étonnant, 40% des personnes vivant en Suisse alémanique n’ont aucune connaissance qui vienne de Suisse romande ou du Tessin montrant une nette divergence entre les régions linguistiques helvétiques. Alors, fréquenter des personnes qui nous ressemblent est-il un choix, ou est-ce inévitable? «En raison de différents facteurs socio-culturels, il arrive quasi automatiquement que nous rencontrions des personnes qui nous ressemblent».
Pour sortir de cette bulle, il faut le vouloir et les suisses s’y disent prêts mais tempèrent aussitôt avec regrets en disant que les possibilités font défaut.