Ce mercredi soir, les bisontines heureuses portent un maillot noir, celui du Brest Bretagne Handball, dont plusieurs membres sont originaires, formés ou passés par la capitale Comtoise. À commencer par Clarisse Mairot, de retour à Besançon avec le statut d’internationale, à l’instar de 90% de l’effectif breton. En signant au BBH, la bisontine voulait passer un cap et l’a clairement montré, comme depuis le début de saison. Il y a d’abord eu de l’émotion, un instant : le temps d’entrer sous les applaudissements nourris d’un Palais des Sports qui ne l’oublie pas et d’un câlin avec sa sœur Juliette, adversaire d’un soir. Assez pour la secouer au coup d’envoi, avec un premier tir sur le poteau. Suzanne Wajoka en profite pour récupérer le ballon et ouvrir le score en faveur de l’ESBF (1-0).
L’esquisse d’un exploit est très vite effacée. En face, Clarisse Mairot se reprend et allume le compteur, la défense brestoise est trop solide, l’attaque trop incisive pour des bisontines pourtant pleine d’envie et de bonnes intentions. La marche est tout simplement trop haute. Les dix premières minutes scellent de manière précoce l’issue du match (3-11, 12’). Pendant toute la rencontre ou presque l’ESBF manque cruellement de solutions pour conclure ses actions, s’en remettant à des tirs lointains, manqués les uns après les autres. Les rares décalages d’Alizée Frécon-Demouge provoquent bien des jets de 7 mètres, tous transformés par Sabrina Zazaï-Ozil (9/9), qui inscrit la moitié des buts bisontins (13 sur 25). Une consolation bien mince pour tenir tête à une formation Brestoise taillée pour tout écraser cette saison. « Avec Metz, c’est ce qui se fait de mieux en France mais aussi en Europe », avait prévenu Jérôme Delarue, coach bisontin, avant la rencontre. La prestation brestoise ce soir le confirme et fait paradoxalement sourire le Palais des Sports.
« Ça a chauffé dans les vestiaires »
Ce succès est celui de Raphaëlle Tervel, Sandrine Mariot, Clarisse Mairot, Audrey Dembélé ou encore Juliette Faure. Cela reste toutefois une seconde défaite consécutive pour l’ESBF. Avec dix buts de retard à la pause (10-20) et malgré une seconde période de bien meilleure qualité (score final 25-34), Sabrina Zazaï-Ozil et Jérôme Delarue ne cachent pas leur frustration. « On voulait faire mieux après la claque reçue à Metz. Donc à la mi-temps ça a chauffé dans les vestiaires. On a des objectifs et ce n’est pas avec le visage de la première période qu’on va les atteindre. […] J’en ai marre d’entendre parler de « logique » face à Metz et Brest, il va falloir arrêter de trop les respecter. On doit aller au combat, c’est ça Besançon ! », souffle l’ailière algérienne. « Ce soir on a pris une leçon et on doit individuellement avoir envie d’être à ce niveau. »
La trêve arrive et devrait faire du bien. Il reste 19 matchs aux bisontines après avoir déjà affronté les actuels quatre premiers du championnats (Brest, Metz, Dijon & Paris 92 « Sur les trois matchs où l’on passe au travers de la première mi-temps, on a su réagir. L’équipe a du caractère. Il faudrait en avoir avant et sur toute la rencontre. Ça m’agace car pendant une mi-temps, les filles ne montrent pas leur potentiel. C’est peut-être dû à leur jeunesse… mais ça va venir on construit un projet, on apprend ensemble. » résume l’entraîneur. La prochaine rencontre de championnat est prévue le 3 janvier 2025, à Saint-Amand et l’ESBF retrouvera le Palais des Sports le 15 janvier contre Stella Saint-Maur.
Martin Saussard
