Haut-Doubs. Le loup perd officiellement le statut d’espèce « strictement protégée »

Mardi 3 décembre, les États membres de la convention de Berne ont voté pour le déclassement du statut du loup passant d'une espèce "strictement protégée" à "protégée". Une décision saluée par une majorité d’acteurs agricoles et redoutée par les associations de défense de l’environnement.

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Derrière la bataille du traité de libre-échange entre les pays d’Amérique du Sud et l’Union Européenne, le fameux Mercosur, un autre sujet brûlant se jouait ces derniers mois à Strasbourg. Comme pressenti, les 50 États membres de la convention de Berne, traité visant à protéger la faune et la flore sur le continent et en vigueur depuis 1982, ont voté pour l’abaissement du statut du loup, passant d’une espèce « strictement protégée » à « protégée ». Un tel déclassement n’avait jamais été fait pour aucune autre espèce auparavant. L’issue d’un processus engagé depuis deux ans et pour lequel une majorité d’agriculteurs, notamment dans le Doubs, maintenaient une forte pression. Face aux multiples attaques de loups ces dernières années et la configuration de l’environnement sur notre région, nombreux éleveurs estiment que la cohabitation est impossible.

Ce nouveau texte entre en vigueur dans trois mois. Concrètement, alors que le statut d’espèce « strictement protégée » interdisait la mise à mort intentionnelle de l’animal sauf en cas de dommages importants causés aux élevages et après avoir validé plusieurs conditions essentielles, le statut d’espèce « protégée » laisse beaucoup plus de place à l’interprétation : tuer des individus doit rester « compatible avec leur maintien dans un état de conservation favorable ». Une définition imprécise qui pour les associations de protection et de conservation des animaux épaulées par plusieurs experts, manque « de justifications scientifiques » (Le Monde, 03/12). Pour elles, ce changement ouvre la voie à une nouvelle chasse du loup. La nouvelle évaluation du nombre de loups présents sur notre territoire doit être connue dans les prochains jours pour établir ensuite le nombre de prélèvements prévus.

La rédaction