L’immobilisme dans lequel la politique française s’est plongée depuis plus de cinq mois, la colère agricole, les guerres à l’échelle internationale ou encore la dette française record annonçant des restrictions budgétaires drastiques, rythment notre quotidien depuis près d’un an. De quoi occulter une année 2024 aussi marquée par bon nombre d’événements uniques, au niveau local comme national. À quelques jours du passage en 2025, la rédaction rassemble ses plumes pour sélectionner les moments marquants de l’année écoulée.
Nouveau préfet en pleine tempête agricole
Le 29 janvier 2024, Rémi Bastille est nommé préfet du Doubs. Quelques semaines plus tôt, la gronde agricole s’est transformée en colère et les blocages partout en France s’intensifient. À peine arrivé Rémi Bastille passe sa première journée à Étalans pour écouter et surtout entendre les récriminations du monde paysan. À ses côtés sur ce rond-point, Annie Genevard, alors députée de la 5e circonscription du Doubs et membre de l’opposition. Elle devient neuf mois plus tard une éphémère ministre de l’Agriculture, alors que la colère agricole elle, reprend de plus belle en cette fin d’année, entre une situation politique figée et les élections des chambres départementales d’Agriculture. Plus d’un an après le début des manifestations partout en Europe, le 6 décembre 2024, Ursula Von der Leyen la présidente de la Commission Européenne annonce que l’UE a signé l’accord sur le Mercosur, si décrié par la France et le monde agricole.
Stratosphérique Lou Jeanmonnot
La biathlète originaire de Fourcatier-et-Maison-Neuve décroche en mars le Petit Globe de la Mass Start. Deuxième du général à seulement 23 points de l’italienne Lisa Vittozzi, Lou Jeanmonnot éclabousse de tout son talent la saison 2023 – 2024 avec notamment six podiums sur les huit dernières courses. La saison 2024 – 2025 est repartie sur les mêmes bases, avec une première victoire individuelle pour sa première course de la saison, mercredi 4 décembre. Un dossard jaune et un statut de championne à assumer.
Une dissolution inattendue
Le 9 juin, les résultats des élections européennes en France placent le Rassemblement National (RN) largement en tête (31,37% des suffrages exprimés). En réponse, le Président de la République Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale pour apporter une « clarification » politique. L’inverse se produit. Trois semaines plus tard, après une entente gauche – coalition présidentielle pour barrer le RN, les Français placent le Nouveau Front Populaire en tête des résultats des élections législatives anticipées avec 178 députés. L’hémicycle est plus morcelé que jamais, sans majorité et Emmanuel Macron attend la fin des Jeux pour nommer un Premier ministre. Ce sera finalement Michel Barnier, le 5 septembre. Le flou politique en France est total et le gouvernement Barnier tombe début décembre.
La flamme redonne de l’espoir, les Jeux sont un immense succès
Les débats ont été nombreux sur le coût réel de l’opération, les points de passage retenus par le Département du Doubs ou encore les personnalités sélectionnées. Néanmoins la flamme olympique a su fédérer le public français partout où elle est passée. Le 25 juin 2024, des rassemblements massifs ont lieu tout au long du parcours départemental. De Pontarlier le matin, au parc de la Gare d’Eau le soir, la flamme ravive les sourires et la joie du public. Le chaudron olympique allumé par Anaïs Bescond devant près de 10 000 personnes à Besançon inscrit définitivement le Doubs dans l’histoire de ces Jeux historiques. Petit bonus : le gouffre de Poudrey a été retenu dans le « top 3 des sites parcourus par la flamme » !
Décriés pour leur coût et les promesses non tenues, les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 restent un immense succès populaire et offrent une bulle de plaisir au pays pendant deux mois. Avec des médailles, de la joie… et du profit. De nombreux Francs-Comtois ont assisté à des épreuves et un chauffeur Uber régional a récupéré la course la plus longue de ces Jeux : un Besançon – Paris, soit 425 kilomètres pour 760€ !
Les 80 ans de la Libération
De nombreuses communes du département ont commémoré les 80 ans de la Libération tout au long de l’année. Mouthe, Pontarlier, Valdahon, Maîche… À Besançon, de nombreux événements ont été organisés autour du 8 septembre. À cette même date en 1944, les Américains et les Forces françaises de l’intérieur (FFI) rendaient aux Bisontins leur liberté, après quatre années d’occupation allemande. Dans ce cadre, un très beau livre d’Orianne Vatin a été publié. Intitulé « Besançon, de l’Occupation à la Libération », sa riche documentation permet de se plonger dans l’atmosphère de la Seconde Guerre mondiale.
La Cathédrale Notre-Dame de Paris, symbole de l’histoire française
Les Français se réunissent à nouveau autour de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la reconstruction est présentée au grand public samedi 7 et dimanche 8 décembre 2024. La France retrouve son histoire chrétienne et le monde fête le génie tricolore ! 2 000 artisans et compagnons partout sur le territoire ont osé recréer l’écrin de l’âme française sur l’île de la Cité. Parmi eux, les charpentiers de l’atelier de la grande Oye à Lods (voir pages locales).
Mais aussi le Téléthon, Métabief, les aurores boréales…
Tout le Val de Morteau était à nouveau mobilisé autour de plusieurs animations et défis sportifs à l’occasion du Téléthon. Au milieu de cette effervescence, la mascotte locale se nomme Léony, un petit bonhomme atteint d’amyotrophie spinale. Quand vous lui demandez si tout va bien, il répond avec petit sourire : « la vie est belle ». Oui Léony, et c’est sans aucun doute grâce à des personnes comme toi qui pour beaucoup sont un vrai rayon de soleil ! En 2024, beaucoup de Francs-Comtois ont vu pour la première fois des aurores boréales notamment dans la nuit du 10 au 11 mai 2024, aux quatre coins de la région. Cette année marque aussi la première saison hivernale à Métabief sans le secteur Piquemiette. Une page de l’histoire de la station se tourne, confrontée à un inévitable réchauffement climatique et une série d’échecs dans sa transition depuis plusieurs années. Toutefois, l’espoir ne meurt jamais : un « masterplan » est actuellement entre les mains des élus locaux et pourrait enclencher une nouvelle page du tourisme à l’échelle du Pays du Haut-Doubs.
