Cluse-et-Mijoux. Cérémonie hommage aux Bourbaki : le fusil du lieutenant-colonel Achilli remis au musée de Pontarlier

Ce samedi 1er février, une cérémonie hommage aux Bourbaki a été organisée des deux côtés de la frontière. Trois descendants du lieutenant-colonel Achilli, mort pour avoir protégé l’Armée de l’Est, étaient sur place.

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Les trois descendants du lieutenant-colonel Achilli avec les maires de Pontarlier et de la Cluse-et-Mijoux ©Cassandra Tempesta

1er février 1871, un mètre de neige, -20°C. L’armée de l’Est est affaiblie et manque cruellement d’habits chauds, de nourriture et de munitions. À la Cluse-et-Mijoux, elle livre son dernier combat, avant de se replier en Suisse voisine. Plus de 80 000 soldats Bourbaki, du nom du général qui commandait l’Armée de l’Est, trouvent refuge aux Verrières (CH). 154 ans plus tard, les deux pays s’unissent pour leur rendre hommage et pour rappeler ce pan de l’histoire qui s’est joué au niveau local. « Cette guerre franco-prussienne est le ferment des deux suivantes, celles de 14-18 et de 39-45. Si on n’en parle pas, il manque un morceau », souligne Fabrice Hérard, chargé de mission aux Amis du Musée de Pontarlier. 

Une première cérémonie a été organisée à La Cluse-et-Mijoux ©Cassandra Tempesta

Le fusil du lieutenant-colonel remis au musée de Pontarlier

De nombreux soldats perdent la vie ce jour-là, dont le lieutenant-colonel Achilli, chargé de protéger la retraite de l’Armée de l’Est. Le traditionnel hommage s’est déroulé de part et d’autre de la frontière, en présence des descendants du lieutenant : Julia et son frère Valentin Achilli, ainsi que leur cousine Sonia Leca-Achilli. « C’est un héros de famille. Il s’agit du frère du grand-père de notre grand-père. Venir ici permet de réinscrire la petite histoire dans la grande », témoigne Valentin. « Son corps est enterré près de Nîmes, là où vivait son épouse. Nous, on a gardé son fusil, quelques photos et vêtements », complète Sonia. 

En 2024, le fusil a été confié à la commune de la Cluse-et-Mijoux. Ce samedi 1er février, les trois descendants ont assisté à la passation de la relique familiale entre le maire de la commune et Patrick Genre. « Merci pour ce geste important, cela montre l’engagement que vous avez pour votre aïeul. Ce fusil sera remis au musée pour embellir encore plus sa collection d’armes », a souligné le maire de Pontarlier.

Un hommage franco-suisse

Organisé par les Amis du Musée de Pontarlier conjointement avec les Associations Bourbaki Les Verrières et en collaboration avec les communes de la Cluse-et-Mijoux, des Verrières de Joux et de la Communauté de Communes du Grand Pontarlier, l’hommage aux Bourbaki s’est poursuivi en Suisse au Temple des Verrières.

L’hommage s’est poursuivi au Temple des Verrières (Suisse) ©Cassandra Tempesta

« Ce 1er février 1871 est un événement charnière dans la construction de l’Europe. En 1870, la France était incroyablement riche et la Suisse pauvre. Une solidarité militaire s’est mise en place. Une population a été accueillie, soignée, internée. C’est un témoignage sur l’humanité. On ne célèbre pas une victoire, mais on respecte la mémoire de personnes qui ont souffert. 154 ans plus tard, nous nous souvenons aussi de ceux qui les ont accueillis », rappelle Christian Mermet, Président de l’Association Bourbaki Les Verrières. Trois coups de canon ont clôturé la cérémonie.