Avec le déménagement du CHU Jean Minjoz de Besançon en 2015, l’association Semons l’Espoir, connue pour ses Sommets de l’Espoir, a créé sa Maison des Familles, un lieu destiné à héberger les proches de patients hospitalisés à l’hôpital. La construction de ce bâtiment de deux étages, financé à 85% par l’action solidaire, est l’exemple d’un bel élan local. En 2020 la maison s’agrandit de 12 chambres supplémentaires (45 au total) et devient le « Domaine de la Maison des Familles ». Appellation justifiée par la grandeur de l’espace et de ses extérieurs, avec potager et champs de vignes. En comparaison avec d’autres structures similaires, un de ses grands atouts reste sa proximité avec le CHU et l’arrêt de tramway « Maison des Familles ».
Plus qu’un toit, un lieu de vie
Philippe Roy, président de Semons l’Espoir et de la Maison des Familles, a accueilli, ce mercredi 24 avril, le préfet du Doubs Rémi Bastille ainsi que la directrice territoriale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) du Doubs, Agnès Hochart. La visite commence et, au premier étage, en plus d’une exposition racontant le récit de la Maison des Familles, une maquette en bois du domaine est installée. Elle a été réalisée par l’architecte du domaine, François Xavier Cahn : « Ils ne sont pas malades mais ils portent énormément sur leurs épaules », déclare-t-il au sujet des résidents de la maison. Le lieu, tenu par 4 salariés et 20 bénévoles, est bien plus qu’un simple lieu d’hébergement : « On est aussi là pour les accompagner psychologiquement dans leur épreuve », déclare le président.
S’ensuit la visite des chambres, la salle de restauration avec cuisine et des salles aux diverses utilités. Notamment une salle de boxe, à disposition de personnes atteintes de cancer, dont les cours sont orchestrées par un professeur de sport adapté, financé par l’association OncoDoubs. « On accueille régulièrement d’autres associations dans nos locaux, mais également des assistantes sociales et des psychiatres », explique Philippe Roy. À l’issue de la visite, les invités du jour affichent leur enthousiasme : « Je suis ébloui par la force de ce collectif qui a permis, en trente ans (d’existence, ndlr), la construction d’une structure absolument remarquable », déclare Rémi Bastille, préfet du Doubs. Pour Agnès Hochart, directrice territoriale du Doubs, c’est « vraiment représentatif de ce que sont capables les Francs-Comtois », saluant la solidarité locale, tout en rappelant que l’ARS ne couvre qu’une faible part du financement.
Les patients peuvent désormais y séjourner
Le Covid a été une phase compliquée pour l’association, passant de plus de 8 000 nuitées en 2019 à 4 000 en 2020 : « On s’en remet tout juste, on espère dépasser les 7 000 pour cette année. » précise Philippe Roy. Depuis un an, un nouveau service a vu le jour : l’accueil de patients sous prescription médicale. Un service HTNM (d’Hébergement Temporaire Non Médicalisé), utile par exemple, à une personne suivant une chimiothérapie, n’ayant pas besoin d’être hospitalisée et résidant loin de l’hôpital. Les chiffres enregistrés en 2024 révèlent d’importantes variations du nombre de nuitées selon les mois de l’année : « On doit encore travailler la communication à ce sujet, certains médecins de l’hôpital ne sont même pas au courant que le service existe », déclare le président. Le domaine bisontin sera à l’honneur l’an prochain, avec l’accueil du congrès FMAH (Fédération des Maisons d’Accueil Hospitalière) regroupant une quarantaine d’associations de toute la France, dans ses locaux en 2026.
