« En une quinzaine d’années, l’art urbain a complètement muté. Il est passé d’un art complètement illégal, à des choses quelquefois institutionnalisées. Le but de ce livre est de clarifier les choses. De réaffirmer que l’art urbain, c’est de l’art dans l’espace public ! », estime David Demougeot. Pas toujours simple aussi de présenter des œuvres d’art urbain (graffitis, performances, collages…) lors d’une exposition. « Comment présente-t-on ce qui est fait dans l’espace public en exposition ? Dans le livre, il y a des chercheurs, des artistes et des organisateurs d’expositions qui prennent la parole et qui montrent comment ils préconisent de travailler pour exposer l’art urbain », développe le directeur artistique de « Juste ici », association de créations artistiques créée en 2011 et focalisée sur l’art dans l’espace public.

« Exposer l’art urbain. Modalités de présentation d’un art éphémère et contextuel » sortira donc en juin, pour la douzième édition du festival Bien Urbain. Une sorte de suite donnée à un colloque programmé en 2021 sur le même sujet. « La plupart des contributeurs étaient au colloque. Avec Sophie Montel et Cécile Cloutour, nous avons fait le lien entre tous les auteurs », confie David Demougeot.

Graffitis, forme d’expression artistique

Intuitivement, à l’évocation de l’art urbain, il est aisé de penser aux graffitis. Pour David Demougeot, « le graffiti est une forme d’expression artistique, mais cela ne veut pas dire que chaque graffiti est une œuvre d’art. » Certaines formes d’art urbain sont bien plus originales. « En Chine, il y a des personnes âgées qui font de la calligraphie au sol avec de l’eau. C’est aussi une manière de contester parfois le régime, puisque c’est éphémère », indique-t-il. Des réflexions à retrouver dans ce livre publié aux Presses Universitaires de Franche-Comté.