Édito. Est-ce la fin du Parti socialiste ?

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Il y a comme une ambiance de fin de règne au Parti socialiste (PS). Le départ de Marie-Guite Dufay, annoncé le 20 juin, en est un puissant symbole. Le parti de la Rose perd une nouvelle figure emblématique après 17 années à la présidence du conseil régional de Franche-Comté puis de la région Bourgogne-Franche-Comté. Deux candidats encartés PS sont en lice pour reprendre cet héritage. Le sénateur de Saône-et-Loire Jérôme Durain ou le maire de Joigny Nicolas Soret sauront-t-ils fédérer comme Marie-Guite Dufay ? À l’instar de toutes les alliances de gauche préparant les futures échéances électorales, nombreux sont les candidats à vouloir remplacer, ou enterrer, le Parti socialiste. À commencer par Place Publique (PP), partenaire régulier, notamment lors des dernières élections européennes où Raphaël Glucksmann avait récolté 13,8% des suffrages exprimés. Le député européen a largement capitalisé sur cette victoire et désormais, rares sont les antennes locales du PS à fonctionner sans les adhérents du PP (ils sont désormais 11 000 en France). François Ruffin vient de lancer son mouvement Debout ! (D !). Bien loin de sa Picardie natale, le fondateur du journal Fakir s’appuie sur des militants présents partout en France y compris dans le Doubs, et compte bien incarner cette nouvelle gauche en imposant une primaire à la prochaine élection présidentielle. L’Après, parti créé en juillet 2024 par les ex-Insoumis Clémentine Autain, Alexis Corbière, Raquel Garrido ou encore Danielle Simonet, souffle sa première bougie cette semaine. Trois formations « sociales et démocrates »,toutes « irréconciliables » avec La France insoumise (LFI), laquelle conserve un socle d’électeurs suffisant pour peser lourd dans les négociations entre partis, à l’instar de Besançon. Au cœur de la cité comtoise et au milieu de cette recomposition politique, les Écologistes tirent leur épingle du jeu en pilotant la campagne municipale, soutenus par Générations, le Parti radical, la France insoumise ou encore le Parti communiste français (PCF). Plus personne n’attend sur le PS pour avancer. Dix ans après la fin de mandat de François Hollande, assommé par l’émergence d’Emmanuel Macron, balayé par l’échec cuisant d’Anne Hidalgo à la présidentielle de 2022 et aujourd’hui émietté par d’incessantes guerres internes et crises d’égos, comme en témoigne le duel bisontin entre Jean-Sébastien Leuba et Nicolas Bodin, c’est une Rose bien mal en point, pour ne pas dire fanée.


M.S