Adepte des comités d’experts à l’image du GEEC du quartier des Vaîtes, la maire de Besançon a réuni associations animalistes, scientifiques, vétérinaires, soigneurs du zoo pour élaborer la solution la mieux adaptée entre des acteurs aux opinions tranchées.
François Bousso, conseiller municipal en charge de la Citadelle, « notre démarche était innovante en cela qu’elle réunissait des acteurs n’ayant pas l’habitude de se parler. Ils ont dû s’écouter, se comprendre pour aller au bout d’une réflexion sur le devenir de ce site emblématique de Besançon ».
Trois ans et trois scénarios pour 60 000€
Le travail collectif a été animé par un cabinet extérieur d’éthologues. Le groupe de travail, en lien avec les agents du parc zoologique, a observé pendant trois ans le comportement quotidien de tous les animaux. « Il s’agissait d’étudier aussi bien les animaux sauvages vivant aux abords du parc, les animaux faisant partie des espèces menacées mais également les animaux domestiques hébergés sur le site ».
Un premier scénario évoquait la transformation du zoo en centre de soins pour la faune sauvage et un refuge pour la faune exotique menacée. Cette solution a rapidement été abandonnée dans la mesure où elle supposait un parc fermé au public. Il s’avère que dans 80% des cas, les visiteurs de la Citadelle y vont prioritairement pour les animaux (selon une étude de 2016).
Un second scénario imaginait tout simplement la suppression du parc zoologique en créant des espaces virtuels pour informer et éduquer le public sur les enjeux de la biodiversité à l’heure du dérèglement climatique. La question était alors de savoir quelles affectations et autres animations sur ¼ du site de la Citadelle. Ces deux scénarios avaient en outre deux défauts majeurs : un équilibre financier précaire (moins de recettes et des investissements importants et coûteux) et une réduction sensible de postes pour les 27 agents du parc zoologique.
Un troisième scénario « raisonnable »
Le zoo de la Citadelle intègre un réseau de parcs zoologiques travaillant sur la sauvegarde des espèces menacées. La solution consiste à accélérer ce programme de conservation des espèces, pour lequel le parc de Besançon dispose d’une expertise internationale reconnue.
L’objectif de ce scénario est d’accueillir des animaux adaptés aux températures futures de Besançon, enlever (ce qui est déjà fait, ndlr) les fauves et d’offrir à des animaux de plus petite taille un environnement de vie garantissant leur bien-être, tout en étant proche de leur vie à l’état sauvage (des cages plus spacieuses, la possibilité pour les animaux de rechercher et cacher leur nourriture, par exemple). L’approche plus naturelle fera également cohabiter des espèces différentes dans un même environnement. Les aménagements ont conduit la direction de la Citadelle à doubler le budget d’investissement en 2024, celui-ci passant de 40 à 80 000€.
Des pandas roux à la place des tigres
Le dernier fauve a quitté Besançon à la fin de l’année 2024. Cet immense enclos va offrir un lieu de vie aux pandas roux et aux loutres. Les paresseux auront aussi un cadre de vie plus adapté à leurs besoins. Le scénario choisi, voté au conseil municipal du 19 juin, participe aux enjeux d’un parc zoologique de demain : garantir la conservation d’espèces menacées, assurer plus de médiation et de pédagogie auprès de tous les publics, permettre aux animaux d’avoir aussi leur vie en dehors du public.
Au-delà, c’est tout l’avenir de la Citadelle qui est à considérer. Les projets ne manqueront pas dans le cadre de la prochaine campagne municipale.
