Spécialisé dans l’outillage en pierre, Luc Jaccottey travaille plus particulièrement sur les meules à grains du Néolithique (vers 5200 av. J.-C.) au XIXe siècle. « J’ai soutenu une thèse en archéologie sur ce sujet il y a un an à l’université de Franche-Comté. À partir d’un corpus de 4000 outils, j’ai pu montrer leurs évolutions au fil des siècles (roches utilisées, formes…) », confie l’archéologue.
Des sources précieuses !
Une histoire peu attrayante à première vue, que Luc Jaccottey sait vulgariser et valoriser. Ainsi, ces outils du quotidien d’autrefois renseignent les archéologues et les historiens sur des épisodes de l’histoire. « En général, des roches dures et granuleuses sont utilisées (du massif de la Serre par exemple). Mais à certains moments, d’autres matériaux peuvent être employés. À l’âge du Bronze final, qui était une période de conflits, une population s’est réfugiée dans la grotte des Planches (vers Arbois). Ne pouvant pas sortir de leur grotte pour des raisons de sécurité, ils utilisèrent des pierres calcaires non adaptées pour fabriquer leurs meules. Les circuits d’approvisionnement étaient ainsi rompus », développe Luc Jaccottey. Comme quoi, la moindre petite source peut nous renseigner sur le quotidien de nos ancêtres. L’occasion aussi de s’intéresser à l’apparition des premières boulangeries à Besançon, au début de notre ère.
Informations pratiques : le 14 janvier à 18h30 à la MSHE (1, rue Charles Nodier Besançon). Entrée libre.