Dans son rapport d’observations sur la ville de Besançon entre 2018 et 2023, la Chambre régionale des comptes (CRC) soulignait « un cas spécifique », ayant eu des « conséquences financières importantes pour la Ville de Besançon ». Révélé par Hebdo25 dans notre édition du 18 novembre 2024, ce signalement porte sur le licenciement de l’ancienne collaboratrice du précédent maire Jean-Louis Fousseret. Dans son rapport, la CRC estime qu’Alexandra Cordier, en se portant candidate aux élections municipales de 2020, ne pouvait pas être licenciée comme ce fut le cas et toucher les indemnités qui en découlent. Son statut de collaboratrice au cabinet du maire l’en empêchait. Le coût pour la collectivité s’élevant à 82 755 €.
Ces faits susceptibles, selon la procureure financière, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics, ont été signalés au parquet de Besançon dès le 25 juillet 2024. Après plusieurs mois d’enquête, le procureur a présenté ses premières conclusions. « Les investigations conduites par les enquêteurs de la Division de la Criminalité Organisée et Spécialisée (DCOS) ont permis de confirmer les éléments recueillis », note le parquet.

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À cela s’ajoute pour Alexandra Cordier une suspicion de travail dissimulé. L’ancienne collaboratrice a « créé, le 15 février 2021, une auto-entreprise afin de réaliser une activité non salariée d’agent commercial au profit notamment de l’agence Stéphane Plaza Immobilier à Besançon ». Ses rétributions liées à des commissions suite à plusieurs ventes immobilières en 2021 n’ont été versées qu’en 2022, « à la demande expresse de cette dernière, parce qu’elle percevait des indemnités de chômage en 2021 », note le parquet de Besançon après avoir interrogé le gérant de l’agence. Le montant total de ces opérations est de 33 500 €.
Entendus, Jean-Louis-Fousseret et Alexandra Cordier ont contesté avoir commis des infractions pénales. Le parquet de Besançon a toutefois considéré que des infractions étaient bien constituées. L’ancien maire comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Besançon, le 1er octobre 2025 à 13h30, pour les délits de prise illégale d’intérêt par un élu et détournement de fonds publics par dépositaire de l’autorité publique. « La peine maximale encourue est de 10 ans d’emprisonnement », précise le procureur. Son ancienne collaboratrice sera quant à elle jugée pour recel de détournement de fonds publics, fausse déclaration pour obtenir une prestation indue d’un organisme de protection sociale et exécution d’un travail dissimulé. La peine maximale encourue est de 5 ans d’emprisonnement