Besançon. Le conseil municipal apporte son soutien au peuple palestinien

Le conseil municipal du jeudi 23 janvier s’est ouvert avec la venue de Jamal Awwadat, président du comité populaire du camp d’Aqabat Jaber, en Cisjordanie, jumelé avec la ville de Besançon depuis vingt ans. Après avoir écouté son témoignage, les élus bisontins lui ont apporté un soutien unanime.

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Jamal Awwadat (à droite), était accompagné d'une traductrice et d'un membre du comité populaire du camp d'Aqabat Jaber.

C’est un jumelage plus que jamais d’actualité et essentiel pour les Palestiniens installés à Aqabat Jaber, en Cisjordanie. Une coopération née il y a 20 ans, entre la Ville de Besançon et le camp de réfugiés, pour apporter une aide dans son développement. « À l’époque nous étions allés sur place dès l’annonce de ce jumelage, sans l’autorisation de la municipalité », rappelle Christophe Lime. « La télévision montre une chose mais en allant là-bas, on se rend compte de toutes les difficultés. On a toujours perçu cette volonté de paix dans les camps palestiniens. »

L’accueil de Jamal Awwadat, président du comité populaire du camp d’Aqabat Jaber, ce jeudi 23 janvier en préambule de la séance municipale s’inscrit dans un contexte particulier, que l’intéressé a rappelé après avoir chaleureusement remercié les élus et la cité comtoise pour leur accueil et le travail réalisé à Aqabat Jaber. « Le cessez-le-feu a déplacé la pression de Gaza vers la Cisjordanie et les camps de réfugiés. […] Tout ce qui se passe aujourd’hui ne fait que renforcer notre sentiment d’injustice. Le peuple palestinien veut vivre en paix, sur ses terres, sous l’égide d’un gouvernement palestinien. » 

« Sans Besançon, notre camp n’aurait jamais eu de réseau d’eau »

Chez les élus bisontins, tous ont soutenu les visiteurs palestiniens et appelé à la paix. Seuls quelques-uns ont mentionné Israël dans leurs prises de parole. Anne Vignot, après avoir rappelé l’importance de cette coopération et son espoir de voir le cessez-le-feu respecté et s’élargir à la Cisjordanie, a rappelé que Besançon était également jumelé à Hadera, ville israélienne au nord de Netanya. « Nous connaissons la situation en Cisjordanie, de plus en plus occupée par l’armée israélienne, de plus en plus colonisée illégalement », a lancé Karima Rochdi (Horizons), en demandant à Jamal Awwadat si, face à l’impossibilité pour l’autorité palestinienne d’exercer un contrôle sur son territoire, il existait d’autres « solutions crédibles ».

Flairant le début d’un potentiel débat, Anne Vignot a très vite désamorcé : « M.Awwadat n’est pas là pour se mettre dans une situation inconfortable ou tenter de régler un conflit seul ce soir ». Un sentiment partagé par Ludovic Fagaut (LR / Besançon Maintenant), davantage concentré sur l’efficacité des projets bisontins en Cisjordanie. « Avant l’arrivée de Besançon, très peu de foyers avaient accès à l’eau. Le réseau dans le camp Aqabat Jaber a été construit par les ingénieurs de Besançon. Sans eux, il n’aurait jamais vu le jour », a précisé le président du camp de réfugiés, en répétant ses remerciements. De son côté, Pascale Billeret, conseillère déléguée de la majorité a rappelé l’importance de protéger les enfants, au cœur de ce conflit, quand Nicolas Bodin, adjoint en charge de l’attractivité économique, a résumé le message transmis par l’ensemble des élus : « j’espère que nous parviendrons à une solution à deux États, pour que tous les peuples vivent en paix et que la concorde règne. »