Besançon. les Gilets Roses, des femmes engagées pour renforcer le lien social à Planoise

Vendredi 17 janvier au marché des Époisses, les Gilets Roses ont effectué leur première déambulation. Inspiré par un mouvement parisien, ce groupe de femmes de l’association Planoise Valley veut recréer du dialogue dans le quartier.

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Les Gilets Roses.

Le mouvement a pris naissance après les émeutes de juin 2023. L’association Planoise Valley souhaitait alors agir pour venir en aide au quartier. En novembre 2024, elle a officiellement lancé les Gilets Roses, s’inspirant d’un projet similaire près de Paris.

Les mamans de Corbeil-Essonnes sont même venues à Besançon pour partager leur expérience, offrant un modèle d’action que les habitantes de Planoise ont pu adapter à leur contexte. Vendredi 17 janvier, une douzaine de participantes ont arpenté les allées du marché des Époisses, où se croisent des habitants de toutes origines. Accompagnées d’Aly Yugo du conseil départemental et de Monique Choux, élue et résidente du quartier, les Gilets Roses ont pris contact avec les commerçants et les passants. Leur démarche était simple : saluer, écouter et orienter. Cet exercice, qui n’était pas évident pour toutes les mamans, a permis de recueillir des témoignages sur les préoccupations locales tout en tissant des liens de proximité. « Nous ne sommes pas des communicantes, on ne fait pas de grands discours. Alors ce n’est pas naturel pour nous d’aller aborder les gens », expliquait une participante.

L’opération, pourtant, s’est bien déroulée, les habitants ont montré leur intérêt. Peu à peu, les regards curieux ont laissé place à des discussions. Les Gilets Roses ont engagé la conversation, prêtant une oreille attentive à des histoires personnelles, comme cette dame qui venait de se faire voler son sac. Grâce à leur soutien, elles ont pu la rassurer. Les retours des habitants ont également permis de faire remonter certaines préoccupations auprès des services compétents, renforçant ainsi leur rôle de médiatrices.

Des mamans volontaires et engagées

Pour l’instant, les Gilets Roses comptent une douzaine de membres. « Les adhérentes de l’association communiquent via un groupe WhatsApp. Les horaires et dates des déambulations y sont partagées, et chacune décide si elle souhaite participer. Ainsi, ce ne sont pas toujours les mêmes personnes qui portent les gilets et qui arpentent les rues », explique Delphine Dubreuille, secrétaire de l’association, présente lors de cette première déambulation.

Des actions en expansion

Cette première sortie marque le début d’un projet plus ambitieux. Les Gilets Roses prévoient des rondes régulières dans les transports en commun, notamment sur les trajets clés reliant Chamars, Hauts-de-Chazal et Planoise. Ces interventions, d’une durée de deux heures, offriront un espace d’écoute aux usagers et permettront d’orienter les personnes en difficulté vers des professionnels compétents.

Les Gilets Roses souhaitent cibler en priorité les personnes isolées et, surtout, les jeunes déscolarisés, dans la rue au lieu d’être à l’école. Pour cela, elles cherchent à établir des partenariats avec la Ville de Besançon, Kéolis et Ginkgo afin d’assurer leur présence dans les transports. Par ailleurs, l’association bénéficiera des conseils du référent santé de la Maison de Quartier de Planoise pour améliorer son accompagnement.

Le mouvement aspire à devenir un acteur clé de la vie sociale à Planoise. Lors de la soirée « Femmes à l’Honneur », qui sera organisée par Planoise Valley en mai 2025, chaque maman portera fièrement son gilet rose pour sensibiliser davantage de personnes à leur initiative.

Ce projet se veut inclusif, et les hommes désireux de s’engager seront également les bienvenus.