Besançon. Les Sommets de l’Espoir, 30 ans d’histoires inspirantes

Depuis plus de trente ans, l’association Semons l’Espoir emmène chaque année des personnes touchées par le cancer gravir les plus hauts sommets afin de se reconstruire et prendre revanche sur la maladie.

43
association Semons l’Espoir en haut du sommet

Le mercredi 23 avril, Semons l’Espoir a accueilli dans sa Maison des Familles à Besançon le préfet du Doubs et la directrice territoriale de l’ARS (Agence Régionale de Santé). Lors de la visite, le président Philippe Roy est revenu sur l’origine des Semons l’Espoir, créée par le regretté Pierre Dornier« Émilie Dornier, la fille de Pierre, était malade. Une fois remise, son père lui propose de gravir un sommet. Elle souhaite alors embarquer avec elle tous les patients de son service ». L’an dernier, l’association a fêté la 30e année des Sommets de l’Espoir. Tous les ans, des personnes en rémission sont emmenées par les équipes des Semons l’Espoir pour gravir des sommets de plus de 4 000 mètres d’altitude. « On part toujours de Chamonix. Ensuite, ce sont les guides qui choisissent, un mois à l’avance, quel sommet nous allons gravir », précise le président. Pour leur trentième anniversaire, ils ont vu les choses en grand : « on a dépensé plus de 80 000 €. Cette année on table sur un budget de 65 000 € », poursuit Philippe Roy. « C’est un budget totalement indépendant de ce que l’on fait avec la Maison des Familles, les sommets sont financés en grande majorité par des mécènes d’entreprises, la Ligue contre le cancer et la Fondation des Hôpitaux ».

Un nouveau parcours plus accessible

Depuis cinq ans, les Sommets de l’Espoir dépassent les frontières et s’exportent en Amérique du Sud. Le fils du fondateur, Mathieu Dornier, vit au Mexique et a créé une association jumelle « Cimas de la Esperanza ». Des Mexicains viennent à Chamonix quand des Francs-Comtois partent au Mexique ou en Bolivie, pour des sommets allant jusqu’à 6 000 mètres« on propose à des gens ayant déjà fait les sommets, car c’est quand même rude ! », confie le président. Nouveauté cette année : ayant trop de demandes, l’association lance une nouvelle aventure pour ceux qui n’ont pas été retenus pour les 4 000 mètres : « on organise ça avec le Club Alpin Français de Besançon, on partira du vendredi au dimanche dans le massif du Jura », précise Philippe Roy.

Témoignages : «Grâce à eux, on renaît après la maladie »

Louis, participant des sommets de l’espoir en 2023, et 2024 en Bolivie, a été opéré d’une tumeur au cerveau à l’âge de 8 ans. Il a été ensuite victime de deux récidives en 2014 et en 2020 : « sentir que je vais bien, que je suis capable de gravir l’un des plus hauts sommets du monde, c’est vraiment une fierté », déclare-t-il. Najma apprend qu’elle est porteuse d’un cancer du sein à l’âge de 40 ans : « d’un coup on se retrouve confronté à la mort » explique-t-elle. En 2022, lorsqu’elle apprend qu’elle peut repartir à l’aventure, elle n’hésite pas : « Grâce à eux, on renaît après la maladie. Il y a un avant et un après, c’est une revanche sur tout ce que l’on a vécu ».