Besançon : Un incinérateur de moins pour toujours moins de déchets

Instant symbolique, le plus ancien four du centre d’incinération des déchets de Besançon a définitivement fermé le 14 janvier 2022.

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L'usine d'incinération et de valorisation des déchets de Besançon continue sa mutation vers la réduction des déchets ménagers et une meilleure valorisation d'une énergie produite en proximité ©YQ

Construit en 1969 par la Ville de Besançon, les deux fours d’incinération répondaient à la fois à la destruction des déchets ménagers tout en créant, une exception à l’époque, un système de récupération thermique alimentant le réseau de chauffage urbain de Planoise, nouveau quartier prévu initialement pour accueillir 40 000 habitants.

En 2002, une nouvelle ligne d’incinération de 4T/heure est mise en service et les deux premiers fours de 1971 sont définitivement arrêtés.

42% de déchets en moins en 16 ans

L’agglomération de Besançon a été l’une des premières à mettre en place la « Redevance d’enlèvement des ordures ménagères incitative ». Elle a porté ses fruits, le tonnage collecté par le Sybert est passé de 46 000 tonnes en 2010, à 35 000 tonnes en 2015 et 30 000 tonnes en 2020. « Le cercle vertueux du traitement des déchets place Besançon parmi les très bons élèves en France » a souligné Cyril Devesa le Président du Sybert.

La collecte et le traitement des déchets du Sybert dépassent largement les frontières de l’agglomération. Ce sont 163 communes appartenant à trois intercommunalités (Val Marnaysien, Loue Lison et Grand Besançon Métropole) qui utilisent les services du Sybert pour quelques 225 000 habitants : centre de tri pour les recyclables, usine d’incinération et de valorisation énergétique, 16 déchetteries, 12 chalets de compostage et 310 sites de compostage en pied d’immeuble. Ces efforts d’investissements et d’innovation ont permis de faire passer le poids des déchets ménagers de 227 kg/an/habitant à 137 kg/an/habitant.

Thierry Landais, Président de la société Valaxion qui exploite l’usine de valorisation énergétique, Anne Vignot Présidente de Grand Besançon Métropole, Philippe Portal Secrétaire général de la Préfecture du Doubs et Cyril Devesa Président du Sybert lors de la fermeture symbolique du four historique de 1976 ©YQ

Le président du Sybert est ambitieux pour l’avenir. Avec l’obligation du compostage des bio-déchets d’ici la fin 2023, Cyril Devesa parie sur « une réduction de 85 kg/an/habitant ». « La trajectoire de réduction des déchets ménagers est une volonté politique depuis de nombreuses années à Besançon » rappelait Anne Vignot, présente à la fermeture symbolique du four historique. « C’est dans ce défi que nous avions choisi de placer Besançon en 2008 et de ne pas construire un nouveau four ».

Comment concilier réduction des déchets et valorisation énergétique

C’est l’équation à résoudre pour Valaxion, une filiale d’Engie, qui est chargée de l’exploitation de l’usine dans un contrat de performance valorisant les déchets par de la production de chaleur et d’électricité. « Notre modèle économique privilégie la production d’énergie de proximité, garant de l’indépendance des approvisionnements et moins sensible aux fluctuations des prix des énergies fossiles » a souligné Thierry Landais qui préside l’entreprise délégataire. La fermeture de l’ancien four de 1976 est également rendu possible, l’usine d’incinération assurant actuellement environ 30% des besoins annuels du chauffage urbain de Planoise.

Le Sybert s’interroge en outre sur l’éventualité du remplacement des « bacs gris » en plastique dans une période où on supprime les pailles à cocktail en plastique. Là aussi, Besançon pourrait être à la pointe de l’innovation écologique.

Yves Quemeneur