Ce lundi 23 juin, le musée des Beaux-Arts de Besançon a levé le voile sur sa programmation à long terme, en dévoilant deux grandes expositions prévues pour 2026 et 2027. La présentation s’est déroulée en présence de la maire Anne Vignot, de son adjointe à la culture Aline Chassagne, et de Virginie Guffray, conservatrice au musée des Beaux-Arts. L’occasion également d’officialiser l’arrivée de la nouvelle directrice, Christelle Faure, qui prendra ses fonctions le 1er juillet.
Mémoire d’une tsigane déportée
Le temps fort de 2026 sera une exposition consacrée à l’œuvre de l’ancienne déportée tsigane Ceija Stoijka. Autrichienne, peintre mais aussi écrivaine et chanteuse, elle est décédée en 2013 et laisse derrière elle son œuvre, qu’elle a débuté après ses 50 ans, qui revient sur son passé et la déportation alors qu’elle n’avait que 10 ans. « C’est une manière de rendre hommage à cette fantastique artiste mais à une population qui a subi d’énormes massacres et dont on ne parle pas suffisamment », souligne Anne Vignot, la maire de Besançon. À ce sujet, il faut rappeler que plus de 200 tsiganes ont été internés dans la Saline Royale d’Arc et Senans de 1941 à 1943. L’exposition, coréalisée avec le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, sera à découvrir du 28 février au 21 septembre 2026 au musée des Beaux-Arts.
L’art à l’épreuve de l’anarchie
En 2027, une nouvelle exposition s’intéressera aux liens entre l’art et l’idéologie anarchiste. Itinérante et coproduite par le musée La Piscine de Roubaix, elle sera d’abord présentée dans le nord en fin 2026. Elle retracera l’histoire de ce courant politique né au XIXe siècle, par l’écho de figures tels que Proudhon, Victor Hugo ou Gustave Courbet. Elle présentera également des œuvres de Paul Signac, des créations de Vivienne Westwood, de la musique (de Brassens au punk) ou encore des formes d’art urbain comme le graffiti. « Nous faisons en ce moment des recherches sur les mouvements anarchiques contemporains à Besançon », précise Virginie Guffray, conservatrice au musée.
Christelle Faure, nouvelle directrice
Après moins de deux ans à la tête des musées bisontins, Laurence Madeline a quitté ses fonctions dans un climat tendu. Contestée par ses équipes, qui ont plusieurs fois fait grève, elle a été suspendue à titre conservatoire en juillet dernier, avant de réintégrer discrètement le ministère de la Culture. C’est dans ce contexte que Christelle Faure prendra ses fonctions le 1er juillet. Diplômée récemment de l’Institut national du patrimoine, elle possède une solide expérience acquise au Louvre, au musée d’Art moderne de Saint-Étienne, ou encore au Palais des Beaux-Arts de Lille. Déjà familière de la région grâce à un passage aux musées de Belfort, la femme de 38 ans incarne l’espoir d’un apaisement et d’un nouveau dynamisme pour les équipes, qui, selon la maire « l’attendent avec impatience ».