« Il n’arrive plus à se lever de son lit, on ne peut plus rien faire. Rien ne bouge depuis l’accident et cela depuis 4 ans et demi. Nous n’avons aucune réponse et tant que la procédure n’est pas terminée, les assurances ne rembourseront pas. » Voilà les raisons qui expliquent la grève de la faim entamée il y a deux semaines maintenant par le couple Delon.
Percuté en choc frontal
Il y a quatre ans et demi, le 31 janvier 2018 leur vie bascule. En rentrant de son travail en Suisse, Cyril Delon est percuté frontalement par un autre véhicule près de Belmont. « La conductrice a tenté de doubler, mon mari était en face et n’a rien pu faire. Il était environ 16h30. Il a été directement transféré à l’hôpital Minjoz de Besançon », résume sa femme Céline. Les fractures sont multiples, l’homme fait une hémorragie interne, le bassin est sévèrement touché. Cyril subit de multiples opérations pour rester en en vie.
L’habitant de Frambouhans à l’époque des faits retourne vivre chez lui, où il passera plus d’un an en lit médicalisé pour continuer ses soins essentiels. Solide malgré le drame, Cyril Delon retrouve un travail en 2019 malgré ses séquelles qui resteront un handicap à vie. En septembre de la même année, sa jambe lâche, le calvaire repart. « Il a fait ça pour nous préserver car avant l’accident, il était reconnu soutient de famille, je suis atteinte de fibromyalgie et invalide à 80%. C’est Cyril qui tenait la maison. », poursuit sa femme, désemparée.
Le fils porte la famille à bout de bras
Dans la famille Delon, Cléon, 14 ans à l’époque des faits, porte à bout de bras la famille depuis le drame. « C’est la seule aide physique que l’on a, il doit pouvoir vivre autrement. » Entre temps à la suite de l’accident, une procédure s’enclenche. Les gendarmes retrouvent avec quelques difficultés la jeune femme qui a causé cet accident. « Lors du jugement, cette personne a été reconnue coupable des faits, condamnée à trois mois de prison avec sursis ».
« Pas d’expert médico-légal disponible »
De son côté Cyril Delon n’est toujours pas reconnue officiellement comme victime par le parquet, pour ensuite être indemnisé par les assurances. Pour cela il faut qu’une expertise judiciaire soit établie. « Nous en avions déjà fait deux et une troisième était programmée en novembre 2021. On est à plus de trois ans des faits. Le Tribunal de Besançon ne possède plus d’expert médico-légal depuis plus de 18 mois. Il a soi-disant disparu. Le problème c’est que cette expertise devait être faite au maximum le 6 avril 2022. Nous n’avons pas eu de nouvelles et rien n’a changé. C’est une situation insupportable pour nous, il n’y aura rien avant septembre 2022, cela fera 5 ans en janvier 2023 ! », poursuit Céline Delon.
Face à cette situation le moral de Cyril Delon se dégrade. Il tente de se suicider trois fois. « Il a d’énorme séquelles psychologiques, nous voulons mettre fin à tout ça », glisse Céline, les larmes aux yeux. « Nous avons déboursé près de 5000 € pour ses soins et autant en avocat. »
Contre immobilisme, la famille a entamé une grève de la faim depuis le 12 juillet. « J’ai perdu 4 kilos, mon mari 5. Il ne se lève plus du lit, il dort et attend inlassablement. Tout le monde part en vacances tranquillement pendant que nous mourrons à petit feux. » Aujourd’hui installé à Rognon, le couple a reçu le soutien de Stéphane Ravacley, leur seul petit espoir pour l’instant de voir quelque chose changé.
M.S