Édito. Au revoir X

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X. Une simple lettre et voilà pourtant qu’elle horripile certaines personnalités ou institutions. X, c’est d’abord un genre administratif, celui des personnes se reconnaissant comme non binaires. Une qualification qui ne semble pas plaire à Donald Trump, tout juste investi le 20 janvier président des États-Unis.

Après avoir annoncé lors de son discours d’investiture « qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin », il a signé un décret rejetant ce genre. C’est un autre X qu’il préfère, celui du réseau social (ex-Twitter), géré désormais par son fervent soutien Elon Musk. Le voilà de retour sur le réseau, après avoir été banni à la suite de l’attaque du Capitole.

Mais si le réseau social X retrouve un de ses fidèles utilisateurs, de nombreuses institutions annoncent le quitter, à l’instar des villes de Paris, Poitiers, Le Mans, les régions Bretagne, Nouvelle-Aquitaine ou Grand Est. Plus localement, c’est la municipalité de Besançon qui a choisi son moment.

Le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, la Ville a publié un communiqué annonçant son départ : « L’absence de modération et le paramétrage des algorithmes favorisent la diffusion de contenus haineux et la circulation de théories complotistes et climatosceptiques.

Les échanges et les débats nuancés et apaisés n’y sont plus possibles, les campagnes de cyberharcèlement y sont légions et portent atteintes aux personnes qui en sont la cible ». En octobre dernier, c’est l’université de Franche-Comté qui avait annoncé qu’elle n’alimenterait plus son compte X.

La mission de service public d’information de la Ville de Besançon, gérée par Anne Vignot, sera désormais assurée sur le réseau social Bluesky. « Au revoir X. Bonjour Bluesky », voilà le premier message de la municipalité sur l’application dont le logo est un papillon bleu. Peut-on y voir un clin d’oeil au symbolique oiseau de Twitter ?