Comment avez-vous débuté le vélo et le cyclo-cross ?
Tout a commencé en 1995 quand j’ai pris une licence en catégorie cadet à l’entente cycliste Baume-Sancey, un club qui n’existe plus aujourd’hui. J’ai d’abord fait de la route mais très vite je me suis mis au cyclo-cross car j’avais envie de rouler tout au long de l’année, quelles que soient les conditions météo et le terrain. C’était impossible pour moi de rester sans rien faire pendant plusieurs mois de l’année.
Vous allez très vite commencer à gagner et à écrire un beau palmarès
J’ai d’abord remporté deux titres de champion de France amateur en cyclo-cross en 2001 et 2002 ce qui m’a permis d’être repéré par une équipe professionnelle, la Française des Jeux, en 2003. Son manager Marc Madiot m’a d’abord fait participer à un stage de préparation. Il m’a surement en priorité recruté pour le cyclo-cross mais aussi pour la route. J’ai d’ailleurs participé à un Tour de France en 2005. Quant au palmarès en cyclo-cross, en effet, il s’est étoffé au fil des années avec neuf titres de champion de France, deux coupes du monde, douze coupes de France avec trente-cinq manches gagnées…jusqu’à la retraite en 2019.
Depuis êtes-vous resté dans le milieu du cyclisme ?
Oui, grâce à la fédération française de cyclisme, j’ai passé un DEJEPS, diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport, ce qui m’a permis dans un premier temps d’encadrer des jeunes de l’amicale cycliste bisontine. D’autre part, je suis maintenant salarié de l’équipe cycliste Groupama FDJ pour qui je m’occupe des invités sur les courses et j’organise des stages de vélo. Mon autre mission est de faire de la prévention sur l’utilisation du vélo auprès des salariés des entreprises. A côté de ça, je reste aussi licencié du Vélo Club de Valdahon où je vais rouler de temps en temps avec les enfants.
Pensez-vous que le cyclo-cross est suffisamment mis en valeur aujourd’hui ?
Il est peut-être un peu plus mis en lumière qu’autrefois mais pas assez par rapport à d’autres disciplines cyclistes et à d’autres pays. Le problème est qu’il n’est pas assez médiatisé et la rivalité du cyclisme sur route est trop forte avec une vitrine française mais aussi mondiale comme le Tour de France. Du coup, les sponsors et les équipes professionnelles s’y intéressent beaucoup moins, pas assez en tout cas pour que le cyclo-cross, qui en plus n’est pas une discipline olympique, puisse se développer comme dans les Flandres par exemple. Pourtant aujourd’hui, tous les grands champions sur route sont devenus multicartes et pratiquent la piste ou le cyclo-cross pour être plus performants.
Quelles qualités faut-il pour être un bon coureur de cyclo-cross ?
Il ne faut pas avoir peur de l’effort. Les courses se déroulent souvent en fin d’année donc avec des conditions météo difficiles, qu’il s’agisse du froid, de la pluie, de la neige… tout ça sur des terrains accidentés et qui deviennent boueux. Bref, c’est un sport exigeant, il faut une bonne condition physique et beaucoup de motivation. De nombreux jeunes cyclistes essaient dans les clubs. L’essor du Gravel pourraient aussi aider à convaincre plus de monde. Cette nouvelle pratique avec un vélo plus polyvalent permet à la fois de prendre de belles petites routes de campagne, et de bifurquer sur une piste de gravier, un chemin de terre ou un sentier. C’est un bon compromis avant pourquoi pas de se mettre au cyclo-cross.
Vous nous disiez être encore licencié…et compétiteur ?
Je roule encore en effet, entre 6000 et 7000 kilomètres par an, pour le plaisir et pour entretenir la forme. C’est aussi toujours un plaisir d’encadrer des gamins que ce soit à Besançon ou à Valdahon. La compétition par contre c’est terminé. En cette fin d’année je vais participer à deux courses à Valdahon le 27 décembre et à Chazot le lendemain mais encore une fois c’est plus pour le plaisir et par amitié, pas pour aller faire un résultat comme durant ma carrière.