En utilisant à la fois l’hydraulique et le photovoltaïque pour produire de l’électricité en totale autonomie pour les 10 communes adhérentes, le SIEL est devenue au fil des siècles une référence écologique et énergétique de notre territoire.
Qu’est-ce qu’une chambre d’équilibre différentielle ?
D’une hauteur de 10 mètres hors sol et d’une capacité d’environ 260 m³, elle a pour fonction principale de protéger à l’amont les 800 mètres de l’aqueduc souterrain qui prend naissance au pied du barrage, ainsi qu’à l’aval, la conduite forcée qui achemine l’eau jusqu’aux turbines. C’est en quelque sorte une forme de vase d’expansion ou de chambre d’amortissement pour les plus de 1 000 tonnes de fluide en mouvement. On retrouve très rarement cet élément dans une centrale hydroélectrique de moyenne montagne, le plus souvent, ce sont de simples cheminées qui assurent cette fonction. Ici, c’est avant tout la topographie des lieux qui justifie cette solution. La structure construite en 1904 ne pouvait plus être étanchée au vu des sous-pressions d’eau qui l’avaient infiltrée et fortement endommagée. Sur le nouvel édifice, les parements extérieurs moulés restituent l’aspect des pierres de taille. Les 6 arcatures positionnées au sommet de l’ouvrage apportent le caractère original et typique des déversoirs hydrauliques. C’est l’attachement à notre patrimoine qui nous a fait renoncer à la construction d’un banal réservoir.
Comment s’est déroulé cette reconstruction ?
Au final, ce ne sont pas moins de 750 tonnes de béton armé, renforcés par trente tonnes de treillis métallique et 10 d’acier galvanisé qui ont été nécessaires pour sa construction, car chaque seconde, ce sont 2 500 litres d’eau qui transitent dans le réservoir, soit 9 millions de litres par heure. Les entreprises retenues pour ce chantier, se situaient toutes dans un périmètre inférieur à 50 km, limitant ainsi l’empreinte carbone liée aux déplacements. Nous nous félicitons par ailleurs que le planning des travaux, calé sur 140 jours, n’ait pas été dépassé d’une seule journée.
Pourquoi la création d’un jet d’eau ?
Lors de sa dernière assemblée générale, le Comité, attaché à son histoire avait validé le principe de marquer les 125 ans de son Syndicat ; restait à savoir comment le concrétiser. L’idée de l’installation d’un jet d’eau m’est venue en découvrant deux cartes postales des années 1900, illustrant un jet et une gerbe d’eau de petites centrales hydroélectriques occitanes. La proposition a séduit tout le monde, si bien que chacun, du président aux membres du personnel jusqu’au maçon, a apporté son avis sur la manière de concrétiser cette initiative originale. « La concertation, c’est notre façon de travailler au SIEL ».
Comment a-t-il été réalisé ?
Nous avons profité de la déconstruction de l’ancienne chambre d’équilibre pour récupérer quelques belles pierres de taille et les mettre en valeur à proximité de nos locaux. De plus, les canalisations d’eau sous pression alimentant les turbines ne circulaient qu’à quelques pas du site retenu. L’ouvrage ne générerait donc aucun frais de fonctionnement. Plusieurs esquisses, maintes fois retouchées, ont abouti à la construction d’un petit bassin octogonal atypique, ceinturé du reliquat des parements de la chambre en reconstruction. Au centre, trônent 4 pierres historiques, judicieusement positionnées et d’où jaillit une gracieuse gerbe d’eau d’une vingtaine de mètres de hauteur. Aucune pompe ni surpresseur ne sont nécessaires pour faire fonctionner le système, puisque qu’entre le barrage et la fontaine, on mesure une différence de niveau de près 30 m, l’eau s’écoule par gravité selon le principe des vases communicants, puis retourne à la rivière.
Cette réalisation vous touche plus particulièrement à plusieurs titres…
Pyrotechnie ou jet d’eau, dans les deux cas le phénomène ascensionnel est toujours spectaculaire, c’est mon analyse d’artificier. Ce sera également un peu le bouquet final, qui marquera l’achèvement prochain de mes vingt-cinq années d’une carrière passionnante au SIEL.
Propos recueillis par E.S