Si la saison des morilles bat son plein, dans le Haut-Doubs notamment, une autre sorte de cueilleurs se ruent dans nos campagnes en ce moment. Eux se dirigent autant à l’œil qu’à l’odeur, en quête non pas de champignons, ni de jonquilles ou d’autres fleurs mais à la recherche du désormais très prisé ail des ours. On le trouve souvent en grands tapis dans les sous-bois frais, les fonds de vallons ombragés et humides ou le long des ruisseaux.
Certains le consomment crus en salade ou cuit dans les sauces, pour donner du goût dans une soupe ou en accompagnement de plats de légumes, poissons et volailles. L’arôme particulier qui le caractérise peut d’ailleurs sauver la vie des cueilleurs… car une autre plante proche d’aspect est quant à elle beaucoup moins sympathique à avaler. Il y a même un réel risque d’intoxication grave avec le colchique ou « colchicum autumnale », qui ressemble à s’y méprendre à l’ail des ours. Si ce dernier est bien comestible, l’autre peut être mortel et l’a d’ailleurs déjà été il y a trois ans à peine pour une quinquagénaire alsacienne. L’agence régionale de santé a d’ailleurs officiellement alerté la population suite à ce drame.
Pour reconnaitre cette plante ennemie, plusieurs indices : elle possède des feuilles plus rigides, charnues, à bouts arrondis et sans tige. Mais surtout, si le doute persiste, il suffit de frotter la feuille dans les mains. Sans odeur d’ail, il ne s’agit pas de celui des ours !