Haut-Doubs. Triathlon du lac Saint-Point : six patients ont relevé le défi

Ce dimanche 29 juin, six patients suivis pour des pathologies diverses ont pris le départ du parcours S du 25e triathlon du Lac Saint-Point. Le défi lancé par deux professeurs en activité physique adaptée a été relevé haut la main : ils ont bouclé l’épreuve après s’être surpassés.

53
Triathlon du lac Saint-Point
Six patients ont terminé le triathlon du lac Saint-Point, accompagnés de leurs enseignants en APA ©DR

« Vous avez cru en nous ». Ces mots devraient résonner encore longtemps dans l’esprit de Lucas Lechevallier et Marie Pecclet, tous deux enseignants d’activités physiques adaptées (APA) au centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté (CHIHC) de Pontarlier. Ils ont accompagné six patients, suivis pour des pathologies diverses, invisibles, dans leur défi de terminer le parcours S du triathlon du lac Saint-Point ce 29 juin. « On a terminé le triathlon de la meilleure des manières, les patients se sont surpassés et ont adoré », sourit Lucas Lechevallier. Pourtant, il y a quelques mois, rien n’allait de soi.


« J’ai fait le triathlon l’année dernière et je me suis dit que ce serait génial de le faire avec des patients. J’ai soumis l’idée à ma collègue et on y est allé ». Si au départ, Lucas et Marie pensaient réunir une seule équipe de trois patients, ce sont finalement deux équipes qui se sont préparées depuis janvier, trois femmes et trois hommes. Il a fallu discuter et accompagner les personnes concernées, notamment pour leur redonner confiance en elles. « Au début, il y a de la peur, de la crainte, des doutes. Quand on est en parcours de soins, on se dit que ce n’est pas compatible. Quand on a (eu) une maladie chronique, il faut reprendre confiance en son corps et réapprendre à se connaître. Une patiente ne voulait absolument pas faire de course, finalement elle court les 5 km du triathlon », se réjouit Marie Pecclet. 

Un défi sportif oui, un chrono non

Pour y arriver, les patients ont travaillé la technique, la gestion de l’effort, ont pratiqué le renforcement musculaire et les deux derniers mois, se sont entraînés sur les parcours en question. « Ce premier jour, lorsque j’ai mis mon visage dans l’eau, j’ai eu l’impression de relever le défi du seau d’eau glacée, et je me suis demandé si je n’aurais pas mieux fait de choisir la course à pied. Mais j’ai persévéré, et la semaine suivante, c’était un peu plus facile », confie une patiente, nageuse d’une équipe. Lucas et Marie les ont accompagnés tout du long, en échangeant avec les médecins. Pour la majorité des patients, il s’agissait de leur première compétition sportive de leur vie. « On ne les a pas du tout amenés vers l’optique de réaliser un chrono. Nous ce qu’on veut c’est qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, qu’ils s’engagent dans un défi sportif et aillent au bout, sans pression du chronomètre ». Et le défi est relevé.

Déconstruire les clichés et sensibiliser 

« J’ai été très touchée par la demande de Lucas et Marie. C’était une preuve de leur confiance en nous. Ce projet ne paraît rien mais il est très porteur. Je venais de finir un traitement et le sport aide beaucoup dans les effets secondaires, en diminuant la fatigue et les douleurs. Je n’avais jamais couru avant. Je veux pouvoir véhiculer cet espoir. J’ai été capable de faire 5 km en six mois, sous traitement. Plein de personnes peuvent le faire pendant la maladie. C’est un énorme soutien, surtout pendant ces moments. On fait du sport, on oublie la maladie. Cela a créé de la solidarité, du partage, des liens. C’est magique », sourit Milène, coureuse dans une des deux équipes. 

Pour Marie et Lucas, leur participation pourrait permettre de sensibiliser autour du sport santé tout en enlevant les préjugés autour de la maladie. « On peut vivre des émotions par le sport ». Sensibiliser aussi les organisateurs d’événement sportifs à adapter leurs épreuves. « Ce serait bien que des courses sans chrono, ouvertes à tous, puissent être développées »