« Un document inquiétant »
« C’est un document inquiétant. Le réchauffement de la planète rend la forêt malade […] nous devons tout faire pour maintenir en bon état notre forêt, c’est le quart de la surface de la commune. » a d’abord résumé Daniel Defrasne, vice-président en charge de la forêt. Une réflexion est engagée depuis des mois pour déterminer les directives de la filière sylvicoles jusqu’en 2042.
La forêt communale de Pontarlier s’étend sur 1055 ha, entre 850 et 1323 m d’altitude où l’on retrouve environ six essences. Majoritairement résineuse, elle compte 42% de sapin, 40 % d’épicéa, 14 % de hêtre et 4 % de feuillus divers (érable, frêne). La première analyse concerne la nécessité de renouvellement des peuplements. Les sécheresses à répétition ont fragilisé les arbres, les rendant beaucoup plus vulnérables aux attaques de scolytes. Entre 2018 et 2021 les dégâts ont été conséquents. Les animaux sont également un frein au bon développement des arbres, en se frottant aux plants ou en consommant les bourgeons.
Du côté des enjeux, la Ville et l’ONF souhaite conserve les atouts touristiques de cette forêt. Les paysages, les randonnées, les sites classés, autant de points forts aujourd’hui menacés. La résilience de la forêt doit être améliorée, des travaux ont déjà commencé en ce sens. L’an dernier une démarche participative avait été lancée pour connaître l’avis et les attentes des habitants autour de la filière bois. Plus d’une centaine d’avis ont été recueillis durant cette année. En résumé, les pontissaliens souhaite axer l’aménagement de la forêt autour de quatre axes majeurs : une prise en compte volontariste des enjeux écologiques, une gestion privilégiant la futaie irrégulière et la régénération naturelle, un rythme volontariste de récolte/renouvellement pour adapter la forêt au changement climatique et enfin une politique d’accueil du public active.
Un mélange des essences pour une meilleure résistance
Pour répondre à ces attentes, la commission a proposé plusieurs solutions : le renouvellement des peuplements déjà cité plus haut sera accompagné d’un autre renouvellement par coupes progressives pour préserver le paysage. Desinterventions en faveur du mélange des essences pour une meilleure résilience des peuplements, c’est-à-dire pour une cicatrisation plus rapide de la forêt en cas de problème sanitaire est aussi l’une des clés pour l’avenir. En ce sens, la priorité serait donc donnée à des essences adaptées aux températures plus chaudes. Des tests plus ou moins concluants sont déjà réalisés sur plusieurs îlots depuis plus d’une dizaine d’années comme à Levier. Sur ce même principe la forêt de Pontarlier va donc programmer une plantation d’essences adaptées à un climat plus chaud sur 1ha/an, la création d’ilot de sénescence (aucune récolte ni travaux) sur 1 % de la surface en plus des zones inaccessibles (5 % de la forêt), la création d’ilot de vieillissement sur 3 % de la forêt (où les arbres sont récoltés à un diamètre supérieur à celui des autres parcelles) et la restauration du peuplement naturel le long du ruisseau des Entreportes par plantation d’essences locales.
Parallèlement la commission préconise la conservation d’arbres d’intérêt biologiques, tout en augmentant la surface en vieux bois, dans l’intérêt des zones humides. Le rapport prévoit dans son plan d’action un programme de coupes avec une récolte prévisionnelle de 7573m3/an dont 7 125 m3/an en résineux et 448 m3/an en feuillus.
A noter une phrase importante en fin de synthèse : « ce plan d’actions pourra être adapté en cas de crise sanitaire ou autre évolution importante imprévue. »
La rédaction