Besançon. Jacques Grosperrin, sénateur LR traité de « collabo » : « n’est-ce pas une démonstration du fascisme de M.Ricciardetti ? »  

Insulté de "collabo" par le conseiller régional Jacques Ricciardetti lors du dernier conseil régional, Jacques Grosperrin, qui était également sénateur Les Républicains, revient sur ce dérapage et ne mâche pas ses mots.

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Vendredi 14 novembre lors de l’assemblée plénière du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, les élus débattent autour d’un rapport sur l’égalité femmes – hommes 2025 et d’un plan égalité professionnelle 2026 – 2028. Le député Rassemblement National et conseiller régional de l’Yonne Julien Odoul (RN) lâche : « je pense qu’aucune fille ne peut se balader en jupe à Planoise, aux Banlay (Nevers), aux Grésilles (Dijon) ou ailleurs… aucune femme même ne peut se balader tranquillement sauf si elle porte le voile et répond aux idéologies des soi-disant grands frères ». Une saillie intolérable pour Nabia Hakkar-Boyer (PS), 2e vice-présidente en charge notamment du tourisme ou de l’économie sociale et solidaire. « Je suis originaire de Planoise, je ne porte pas de voile islamique, je m’habille totalement librement. […] Il y en a marre de vos clichés ». Applaudie, l’élue est immédiatement soutenue par Jacques Grosperrin, également sénateur Les Républicains (LR). « Malgré les difficultés, un travail exceptionnel est fait là-bas. […] À trop stigmatiser ces quartiers, on pose d’autres problèmes ». Dans les rangs du Rassemblement national, le mot « collabo » est lâché par Jacques Ricciardetti, en réaction à cette dernière intervention. Un dérapage qui n’est pas anodin pour Jacques Grosperrin visé par cette attaque.

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Comment avez-vous réagi sur le moment à cette insulte ?

Quand j’ai pris la parole, quelqu’un a lancé « collabo ! » Ne sachant pas qui c’était, je me suis dirigé vers le RN. Julien Odoul a fait profil bas, très bas. Il a baissé la tête et Géraldine Granger (RN) a tenté une explication hasardeuse. J’ai fermé son ordinateur en pensant qu’elle me filmait et j’ai compris que ça venait de Jacques Ricciardetti. Il oublie ou ne comprend pas que ce mot fait mal à la France, qu’il renvoie aux heures sombres de notre histoire. Alors que le Rassemblement National essaye de lisser son image, de gagner en crédibilité, n’est-ce pas une démonstration du fascisme de Mr.Ricciardetti qui utilise un tel vocabulaire ?

Comment interprétez-vous ce dérapage d’un homme que vous connaissez depuis plusieurs années sur le plan politique à Besançon ?

Je crois que c’est justement sorti de lui instinctivement ! Chassez le naturel, il revient au galop. Le RN utilise ce vocabulaire régulièrement, c’est n’est pas la première fois au conseil régional. C’est un candidat aux élections municipales de 2026 à Besançon ! Est-ce que les électeurs sont sincèrement prêts à mettre dans l’urne un bulletin de quelqu’un qui est nostalgique du IIIe Reich ?