Besançon. La pluralité des mobilités à l’affiche du 12ème Carrefour des collectivités

L’événement se déroulera les 10 et 11 octobre dans la rotonde de Micropolis sous l’impulsion de la Fédération régionale des Travaux Publics, de l’association Ecorse TP et de Micropolis. Un espace de réflexion et d’échanges sur les enjeux cruciaux de l’évolution de modes de déplacement et du développement économique du territoire franc-comtois.

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Présentation du 12ème Carrefour des collectivités par Vincent Martin, Président de la Fédération régionale des Travaux Publics, Christophe Ribette, Président d'ECORSE TP, entourés par jean-Paul Carteret de l'association des maires ruraux de Haute-Saône, Ludovic Fagaut, vice-président du Conseil départemental du Doubs, Patrick Genre, Maire de Pontarlier et Président de l'association des Maires du Doubs (manquent sur la photo les représentants de l'association des maires ruraux du Doubs et du Jura) ©YQ
Deux journées de travail intenses

Aux côtés des co-organisateurs, plusieurs partenaires de poids vont contribuer à l’animation des ateliers et conférences qui vont ponctuer ce salon « Carrefour d’idées et d’expertises » : la Banque des Territoires, Enedis, Caisse d’Epargne, le département du Doubs, de département de Haute-Saône, l’Association des Maires du Doubs, l’Association des Maires ruraux du Doubs, de Haute-Saône et du Jura et Grand Besançon Métropole. Ils sont tous engagés dans « la promotion du développement territorial durable ».

Pas d’inquiétude forte mais l’attentisme est de rigueur

Vincent Martin, Président de la Fédération régionale des Travaux Publics demeure serein. « Les carnets de commande sont pleins pour l’année 2024 ». Mais il s’empresse de s’inquiéter pour l’année 2025 et au-delà. « Il faudra attendre les derniers arbitrages budgétaires. Je crains que certains financements d’Etat (comme les fonds verts) ne soient une variable d’ajustement dans le budget de l’Etat ». Le patron des TP de BFC se réjouit de la nomination de Catherine Vautrin au gouvernement chargée du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. Vincent Martin en espère des actions concrètes en matière de décentralisation. « Les collectivités locales et notamment les communes sont les acteurs majeurs de la commande publique. Ce sont les investissements de proximité au service des habitants du territoire ».

Il souligne l’importance de l’invisible (les canalisations, la fibre, les réseaux d’eau et d’assainissement) et le visible (routes, ponts, tunnels, voies ferrées, canaux…). « Les investissements dans les Travaux Publics sont un atout essentiel pour l’attractivité des territoires ».

Une filière qui recrute et forme

L’école régionale des Travaux Publics située à Besançon, forme 420 apprentis par an dans une multitude de métiers valorisants. Malgré les efforts entrepris en matière de salaires et de conditions de travail, le travail en collaboration avec les acteurs de l’emploi, la filière peine à recruter. Pourtant, en Bourgogne Franche-Comté, les entreprises de Travaux Publics devront recruter 3000 collaborateurs dans les 5 prochaines années, particulièrement de nouveaux emplois en lien avec la transition écologique.

2 000 visiteurs sur deux jours : élus locaux, techniciens des collectivités et entreprises

Christophe Ribette, le Président de l’association Ecorse TP qui intervient sur tous les leviers de l’innovation, accueillera une centaine d’entreprises et organisera 12 ateliers et conférences autour de la pluralité des mobilités.

« Pas de guerre à entreprendre entre les modes de transport. Toutes les mobilités s’additionnent » ajoute Ludovic Fagaut, 1er vice-président du Conseil départemental du Doubs. Grâce aux contrats P@C, le département intervient dans le financement des investissements au bloc communal. « L’incertitude budgétaire nationale pourrait fragiliser les investissements locaux », souligne Ludovic Fagaut.

« Le Maire est le 1er maillon de la chaîne sociale »

Jean-Paul Carteret est maire de Lavoncourt en Haute-Saône. Il est aussi le 1er vice-président de l’Association nationale des Maires ruraux. Il constate de plus en plus l’absence mixité sociale dans les communes rurales, souvent liée à l’absence d’infrastructures adaptées. En Franche-Comté, 95% du territoire et 55% des habitants vivent dans la ruralité.

« Les communes et les collectivités locales ne sont pas responsables du déficit national »

Il y a de la colère dans les propos de Patrick Genre, Maire de Pontarlier et Président de l’association des maires du Doubs. « Si j’abonde à la décision d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires, je ne peux pas supporter d’avoir été mis devant le fait accompli par l’Etat, sans aucune contrepartie. Comme il est insupportable de devoir compter sur une part « hypothétique » de TVA pour compenser la perte de la taxe d’habitation. Les communes ne peuvent investir que si leur capacité d’épargne (écart entre recettes et dépenses de fonctionnement) est suffisante. A défaut, elles seront obligées de couper dans les investissements ».

Le crapaud du Cantal

Sous forme de boutade, Vincent Martin met en avant les contraintes administratives de toutes sortes qui freinent l’investissement  et donc l’emploi. Il cite un chantier d’importance dans le Cantal où des travaux sont suspendus depuis 6 mois dans l’attente d’une solution pour permettre à quelques crapauds de traverser la route en toute sécurité.

Les sujets de discussion ne manqueront pas d’alimenter les conversations entre élus et entrepreneurs des Travaux Publics les 10 et 11 octobre à Micropolis : rabots budgétaires, ZAN (Zéro Artificialisation Nette) et ZAP (Zone Agricole Protégée) sont autant de raisons pour ralentir les travaux d’infrastructures indispensables à l’attractivité des territoires. Autant de réponses à attendre du 12ème Carrefour des Collectivités.

Yves Quemeneur