Haut-Doubs. Les bouteilles de Pontarlier Anis et Mortuacienne se lancent dans une boucle locale de réemploi

Ce mercredi 3 décembre était le lancement officiel de la boucle locale de réemploi des bouteilles franc-comtoises en verre. Un premier point de collecte et de déconsignation a été inauguré au supermarché Leclerc à Houtaud. Chaque bouteille rapportée donne droit à un bon d’achat de 20 centimes à dépenser dans le magasin.

113
Point de collecte au supermarché Leclerc à Houtaud
Un premier point de collecte et de déconsignation a été inauguré au supermarché Leclerc à Houtaud ©Cassandra Tempesta

18 mois de travail. C’est le temps qu’il aura fallu à Préval Haut-Doubs, le PTCE Yaka, la Distillerie Guy et la Maison Rième pour s’unir et déployer une boucle locale de réemploi de bouteilles en verre avec le soutien financier de Citeo et Adelphe. 7 000 tonnes de verre sont récoltées chaque année par Préval Haut-Doubs. « Ça nous coûte. La consigne, on l’a connue il y a 50 ans, puis on l’a perdue. Ce nouveau projet se place dans la continuité de l’engagement voué au réemploi et à l’économie circulaire », explique Claude Gindre, président de l’établissement public.

« Une opportunité d’avoir un commerce plus responsable »

Ce mercredi 3 décembre un premier point de collecte et de déconsignation a été inauguré au supermarché Leclerc à Houtaud. « C’est un engagement concret dans un monde qui doit repenser ses ressources. L’économie circulaire n’est pas une contrainte mais une opportunité d’avoir un commerce plus responsable », souligne Marie Hatton, directrice générale de l’enseigne. L’objectif à terme est d’équiper d’autres magasins de ce dispositif – une dizaine de bornes devraient être installées prochainement dans le Haut-Doubs – mais aussi d’intégrer d’autres bouteilles à la boucle. Pour l’heure, ce sont les bouteilles de Pontarlier Anis (À l’Ancienne et Ponsec), qui présentent un nouveau design pour ce réemploi (voir encadré), et de Mortuacienne, la limonade de la Maison Rième, qui sont réemployables. « Ce sont des producteurs locaux ancrés sur le territoire, reconnus par les consommateurs et qui partagent les mêmes valeurs environnementales et sociales », détaille Camille D’Houtaud, chargée de projet chez Préval/Yaka. 

La Maison Rième était déjà engagée dans l’utilisation de la consigne depuis sa création, avec notamment un circuit de distribution avec les restaurateurs et industriels. « Quand on nous a parlé de ce projet, c’était une continuité logique. C’est une démarche vertueuse, locale et écologique qui répond à l’air du temps et à la demande des consommateurs », détaille Benoît Rième.

20 centimes par bouteille rapportée

Concrètement, les clients qui ont acheté leurs bouteilles avec le logo “rapportez-moi pour réemploi” devront les ramener vides, les scanner et les déposer dans la machine de déconsignation. Chaque bouteille donne droit à un bon d’achat de 20 centimes à dépenser dans le magasin. « On demande un effort au consommateur alors on le rembourse », justifie Camille D’Houtaud. « Vous payez la marchandise et la consigne. La bouteille ne coûte pas plus cher », assure Laurent Fery, président de la Distillerie Guy. 

La bouteille, une fois scannée, est à déposer dans la machine et permet de recevoir 20 centimes en bon d’achat ©Cassandra Tempesta

Les bouteilles sont ensuite récoltées par Préval qui les emmène à Vercel où le PTCE Yaka les trie en partenariat avec l’ESAT. Elles sont ensuite lavées par la Maison Rième pour la Mortuacienne qui dispose déjà d’une laveuse et en Côte d’Or pour les bouteilles de Pontarlier Anis. « Le volume de bouteilles va monter plus les points de collecte vont s’étendre. On n’exclut pas d’imaginer une laveuse chez nous », poursuit Laurent Fery. 

Pour le réemploi, la bouteille de Pontarlier-Anis change de design

Benoît Rième et Laurent Ferry ©Cassandra Tempesta

À l’occasion de l’inauguration du premier point de collecte et de déconsignation, la Distillerie Guy a présenté le nouveau design de ses bouteilles de Pontarlier Anis (Ponsec et À l’Ancienne), spécialement conçu pour cette nouvelle boucle de réemploi. « C’est une prise de risque financière pour l’entreprise. Ça marchera quand les volumes commenceront à augmenter. Il a fallu aussi revoir la bouteille en matière de design. Le col de la bouteille reprend la forme de nos alambics. Le côté cylindrique du corps rappelle le tronc des sapins du Haut-Doubs. Et on a remis l’aigle sur la face avant », détaille Laurent Fery. La bouteille n’a plus d’étiquette, mais est sérigraphiée avec le rajout de deux pictogrammes indiquant son réemploi, permettant une meilleure résistance aux lavages successifs. 

De son côté, la Maison Rième n’a pas changé le design de La Mortuacienne, celle-ci étant déjà consignée auprès des restaurateurs et industriels. Simplement, l’étiquette a été modifiée pour expliquer le fonctionnement et la démarche de la nouvelle boucle de réemploi auprès des consommateurs.