Le grand public vous découvre en 2018, un temps qui vous paraît déjà loin ?
Complètement ! J’avais 16-17, aujourd’hui 24 et l’impression d’avoir vécu 1000 vies depuis. J’ai passé le bac, mes examens au conservatoire, des études de droit pour lesquelles je suis partie vivre à Paris ainsi qu’une année à Milan. J’ai aussi fait de la musique avec la sortie de deux EP (mini-album, ndlr).
Quand avez-vous commencé à travailler sur ce nouvel album ?
J’ai écrit les premières chansons en revenant de Milan, en janvier 2024. Maintenant que j’ai fini mes études, je peux enfin me consacrer à ma musique. Il s’agit de mon premier long format. J’ai l’impression de faire quelque chose de plus réfléchi, abouti et construit, avec des partis pris. Je veux donner à mon projet une direction claire, une identité forte. « The Voice » fait partie de mon parcours, c’était chouette, mais aujourd’hui, je veux m’affirmer artistiquement et m’enlever cette étiquette.
Avez-vous l’impression d’avoir mûri artistiquement ?
Je ne me restreins plus. J’ai de nombreuses et diverses influences. La chanson française est ma signature et il y en aura, mais j’ai envie de montrer autre chose. Il ne faut pas que j’en dévoile trop … J’aimerais sortir l’album au premier trimestre de 2026 et sortir un single dans les mois à venir !
Vous êtes désormais totalement indépendante dans votre production, n’est-ce pas trop contraignant ?
Produire un album coûte cher, alors je me débrouille comme je peux. C’est une vraie volonté. Dans mes expériences passées, j’ai malheureusement pu être assez déçue des gens avec qui j’ai travaillé. Aujourd’hui, ma musique me ressemble vraiment et je peux avancer à mon propre rythme. Ça demande du temps mais c’est hyper épanouissant. En ce moment j’essaie de décrocher le statut d’intermittent du spectacle, donc je fais quelques scènes. De manière générale je me sens vraiment alignée avec moi-même, au contraire de ma période étudiante. Cette fois, j’ai l’impression d’être sur la bonne voie.

Quelles sont ces influences ?
J’ai baigné dans une famille où l’on écoutait des styles très variés. Mes artistes de référence sont Jeff Buckley et Philip Glass, rien à voir ! Ça va du rock, au jazz, à la chanson française en passant par la musique du monde et le classique. J’essaie de mêler tout ça dans ma création. En termes d’écriture, la poésie surréaliste de Louis Aragon m’inspire beaucoup. Ma dernière grosse claque musicale, ça peut paraître étonnant, c’est Ben PLG. J’écoute peu de rap habituellement, mais j’aime beaucoup les images et l’aspect engagé de ses textes.
Le 23 mai au Kursaal, vous dévoilerez en avant-première les morceaux de votre prochain album. Comment préparez-vous ce moment ?
C’est la première fois que je fais ça. On propose 1h30 de concert, pour faire plaisir au public. J’essaie de ne pas trop y penser, mais je sais que je vais bien stresser ! C’est un bon exercice, peut-être que des gens vont venir me voir parce que j’ai fait The Voice. L’objectif est de leur faire découvrir mon univers et de les convaincre.
Vous avez lancé un concours sur les réseaux pour permettre à un artiste bisontin d’assurer la première partie. Comment est née cette idée ?
Je me suis dit que ce serait bien d’ouvrir la scène à un artiste local, nous avons de nombreux talents ici et c’est important de les mettre en avant. Pour participer il faut publier une vidéo en train d’interpréter une chanson originale sur les réseaux avec #EccoKursaal, en taguant mon compte et celui du Culture Club Besac qui produit le spectacle. Les artistes ont jusqu’au 23 avril pour participer.
Rester à Besançon, est-ce important pour vous ?
Évidemment, c’est chez moi ! Ça me semblait évident de faire ce concert là où tout a commencé. J’espère justement qu’il y aura des gens qui me connaissent depuis mes balbutiements musicaux, ça serait chouette.