« C’est un moment exceptionnel, historique ». Le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Paul Mourier, donne le ton ce 19 juillet, à bord des Bâteaux du lac de Saint-Point. L’État, représenté par le préfet du Doubs Rémi Bastille, Nicolas Mourlon directeur de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et Philippe Alpy, président de l’Epage Haut-Doubs Haute-Loue, ont signé le protocole fixant les pricnipes administratifs, juridiques et financiers du transfert de la domanialité du lac de Saint-Point et du domaine public fluvial qui lui est attaché. En clair, l’Epage devient propriétaire des 407 hectares du lac ainsi que de 91 hectares de parcelles. « On est passé plusieurs fois à côté. C’est un moment important pour prendre soin de ce joyau », souligne Claude Lietta, maire de Malbuisson et vice-président à la communauté de communes Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, chargé de l’Eau et de l’Assainissement.
Reconstruire le barrage de Oye-et-Pallet pour 3,5 millions d’euros
Concrètement, ce transfert permet à l‘Epage de s’occuper de la gestion du lac et de mener le chantier de démolition et de reconstruction du barrage d’Oye-et-Pallet. Cet ouvrage a été créé il y a plus d’un siècle dans le cadre d’une concession d’une exploitation hydroélectrique, dans le but de réaliser des lâchers d’eau. Le barrage a été repris par le SIVOM du Mont d’Or avant de passer entre les mains de l’Epage en 2014 pour tenir trois rôles : « garantir l’équilibre écologique d’un système dont le lac de Saint-Point est au cœur. Limiter les assecs. Depuis 2018, chaque été, à l’exception de 2021 et 2024, on a connu une sécheresse. La troisième fonction est de garantir une réserve d’eau potable », détaille Laurent Kompf, directeur départemental adjoint des territoires du Doubs.
Le barrage n’arrive plus à tenir ces rôles. « Il est vieillissant, fuyard. On a un problème de stabilité. Ensuite, on n’a pas la bonne altimétrie. On doit avoir 25 cm de plus, en se référant au niveau d’eau de printemps », poursuit Laurent Kompf. L’ouvrage doit donc être complètement démoli et refait à neuf, des vannes automatiques seront installées avec des clapets mobiles. Cette hausse de 25 cm du barrage doit augmenter la capacité de stockage du lac d’un million de m³. « L’Epage va être en pleine responsabilité. On a un problème d’eau absolument considérable. On est en danger par rapport à la masse d’eau qui diminue. Ce qu’il se passe ici aujourd’hui sur le lac de Saint-Point a valeur d’exemple », ajoute Paul Mourier. Ce projet représente un coût de 3,5 millions d’euros HT. 2,5 millions sont pris en charge par l’État et l’Agence de l’eau, 1 million par l’Epage. Le chantier devrait s’étendre sur 18 mois entre 2026 et 2027.
