« On est ici pour honorer un illustre élu de la République et du Département. Pour la troisième ville du Département, il était anormal que son nom ne figure pas sur une des rues », souligne Didier Chauvin, adjoint à l’Urbanisme. Ce 29 août était inaugurée la rue Léonel de Moustier, sur la zone économique des Gravilliers. Né en 1882, Léonel de Moustier sert dans la Cavalerie pendant la Première Guerre mondiale d’abord comme adjudant, mais se distingue et obtient le grade de lieutenant de la Légion d’Honneur et la Croix de Guerre avec 5 citations. Il est élu député du Doubs en 1928 puis succède à son père au poste de président du Conseil général en 1935.
À 57 ans, et avec 12 enfants, il s’engage à la déclaration de guerre de 1939 et obtient de servir dans une unité combattante. En 1940, il parvient à s’échapper avec son escadron et à le conduire jusqu’à Dunkerque puis de replier en Grande-Bretagne. Il fait partie des 80 parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Fin 1940, il retourne dans son château dans le Doubs, près de Rougemont, qui devient un foyer actif de résistance. Il est arrêté par la Gestapo en 1943, passe 7 mois à la prison de la Butte à Besançon avant d’être transféré à Compiègne puis au camp de Neuengamme en Allemagne. Léonel de Moustier refuse le traitement de faveur auquel il pourrait prétendre eu égard de sa qualité de parlementaire et meurt d’épuisement et de privations le 8 mars 1945, peu de temps avant la libération du camp par les Alliés. « C’est un devoir nécessaire envers quelqu’un qui a refusé tout conformisme ». Pour l’occasion, le Marquis Léonel de Moustier, petit-fils de ce député du Doubs, a fait le déplacement.