Pontarlier. Le commandant Trousseau part à la retraite après 10 ans à la tête du commissariat de police

Après dix ans en tant que chef du commissariat de police de Pontarlier, le commandant Trousseau quitte la Franche-Comté et retourne dans la Loire pour sa retraite.

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Le commandant Trousseau a passé dix années en tant que chef du commissariat de police de Pontarlier

Quand on demande au commandant Trousseau de décrire en quelques mots ses dix années passées à Pontarlier, la réponse est directe et concise : « Que du bonheur ». Passé auparavant par Paris, Dijon et Annemasse, Armand Trousseau est arrivé chef du commissariat de Pontarlier en juin 2015. « Être chef d’une entité, c’était un beau challenge. Ici, on est comme à Annemasse, dans un pays un peu montagnard. Les gens sont sympas mais ils ont un petit temps d’adaptation avant de vous adopter. Mais une fois fait, c’est tout bon », sourit le commandant. Il lui aura fallu deux à trois années afin de se faire connaître.

Établir une relation de confiance

Il s’est notamment rapproché de partenaires associatifs ou institutionnels. « On a plein de choses à apprendre et quand il y a un problème à résoudre, ça nous permet de ne pas perdre de temps car on est déjà imprégné. Avec le cercle des partenaires, on a pu produire un gros travail. Du côté politique, il n’y a eu aucun souci et j’ai pu travailler avec Doubs et Pontarlier dans la confiance. Pareil avec les effectifs, où ça s’est bien passé », témoigne le commandant. 

Une relation de confiance qui permet au commissariat de Pontarlier d’avoir un taux d’élucidation au-dessus de la moyenne nationale de 41%. « Durant ces dix ans, on a connu notre meilleure année avec un taux d’élucidation de 79% », souligne Armand Trousseau, qui n’oublie pas malgré tout les difficultés : « Le souci à Pontarlier est de réussir à fidéliser les effectifs, à les conserver mais j’arrive à avoir un personnel dévoué, volontaire et efficace ».

Des villes où « il fait bon vivre » malgré une augmentation de la délinquance

Lors de son arrivée en 2015, le commissariat de Pontarlier enregistrait un peu plus de 1400 faits de délinquance. Dix ans plus tard, ce sont plus de 1800 dossiers qui sont pris en compte. « On a une augmentation de la violence mais ça reste des villes où il fait bon vivre. Pontarlier n’est pas très criminogène, même si chaque année, on a une affaire qui défraie la chronique. Il y a par exemple eu un triple infanticide à Doubs, une grosse escroquerie dans les locaux d’anciennement Pôle Emploi ou encore l’assassinat de Jeanine Dessay au Géant Casino », rappelle le commandant. 

Durant dix ans, il retient surtout des relations à dimension humaine, des bons contacts avec les gens. « On a cette chance mais on l’entretient ». Sa plus belle réussite ? Avoir toujours « avancé avec des effectifs sur des résultats plus que corrects et rendre toujours plus service à la population ». 

« Personne n’est indispensable »

Arrivé à 62 ans, il prend désormais sa retraite. Les fidèles habitants qui venaient écouter chaque année ses voeux atypiques tourneront alors une page. « C’est dans la logique des choses. Personne n’est indispensable. Tout n’a pas été parfait mais je ressens une fierté de voir ce qui a été accompli sur Pontarlier et Doubs. Il faut savoir s’arrêter. Chacun amène quelque chose de neuf et c’est bien ». Son successeur devrait arriver au 1er septembre. Pour l’instant, c’est son adjoint, le commandant Laurent Debaene, qui assure les missions.

Un nouveau chapitre s’ouvre pour Armand Trousseau, qui s’annonce déjà bien occupé : « Je vais voyager. J’adore les Santons et j’en ai encore une soixantaine en retard à peindre. Je vais me plonger dans la lecture, la cuisine. Et puis, mon épouse s’est sacrifiée pour moi avec ces différents déménagements, alors j’espère rattraper le temps perdu. Nous sommes revenus dans la Loire, là où il y a toute sa famille ». Une famille qui s’agrandit puisqu’il est également grand-père depuis un peu plus d’un an.